Clémentine Chambon, une femme qui voue son métier à la lutte contre la précarité énergétique en Inde et à la transition énergétique

Clémentine Chambon, une femme qui voue son métier à la lutte contre la précarité énergétique en Inde et à la transition énergétique

Clémentine Chambon, une femme qui voue son métier à la lutte contre la précarité énergétique en Inde et à la transition énergétique

Aujourd’hui encore, ce sont environ 270 millions de personnes en Inde qui n’ont pas accès à l’électricité. Malgré le fait que l’économie du pays soit marquée par une véritable essor durant ces dernières décennies, un véritable défi s’impose : gérer son développement.  En cette fin de mois de juillet, nous vous proposons l’interview de Clémentine Chambon, une femme qui voue son métier à la lutte contre la précarité énergétique en Inde et à la transition énergétique.

Animée d’une volonté de faire bouger les choses, soulignée par une grande part d’altruisme, elle est aussi la co-fondatrice de Oorja. Nous vous laissons découvrir plus en détails son parcours.

logo Oorja

Doctorante en ingénierie chimique, vous êtes à l’origine d’une formidable initiative qui pourra aider des millions de personnes défavorisées en Inde. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette innovation ?

portrait de Clémentine ChambonLe problème majeur en Inde est que l’énergie reçue du réseau national dans les régions rurales n’est pas suffisante : elle est de basse qualité et il y a beaucoup d’interruptions, alors les consommateurs reçoivent souvent moins de six heures d’électricité par jour. Cela freine le développement économique dans ces zones qui sont principalement agricoles. Nous avons donc décidé d’élaborer un plan d’action autour de trois piliers que sont : la pauvreté énergétique, la crise de l’agriculture, et bien évidemment le changement climatique, car le manque de moyen pousse les utilisateurs à consommer des sources non-renouvelables comme le kérosène et le diesel.

Notre innovation repose sur ce que l’on appelle des « mini-réseaux ». Ce sont de mini-centrales d’énergie décentralisées qui produisent de l’électricité à base cellules photovoltaïques, ou bien en transformant des déchets agricoles à travers la gazéification. On stocke et transmet de l’énergie pour des petites entreprises en zone rurale, des agriculteurs pour l’irrigation, mais aussi des institutions publiques, par exemple les banques qui ont besoin d’énergie viable pendant au moins 12 heures par jour.

panneaux photovoltaïques

Nous emballons tous les composants du mini-réseau dans un container de transport maritime qui pourra ensuite être transporté et installé en quelques jours seulement. L’innovation est d’offrir une solution clé en main aux entrepreneurs et aux agriculteurs locaux : nous sélectionnons le site, installons le mini-réseau et formons les techniciens, avant de leur confier l’exploitation quotidienne.

À travers cette innovation et l’appropriation locale de l’infrastructure énergétique, nous avons voulu rendre l’accès à l’énergie abordable pour les régions hors-réseau ou sous-électrifiées, en Inde.

J’ai rencontré mon co-fondateur, Amit Saraogi, il y a 3 ans dans une école qui avait pour but de développer des entreprises dans le domaine du changement climatique. Nous avons commencé avec l’idée d’utiliser les déchets liés à l’agriculture pour produire de l’électricité dans les villages, mais surtout pour les foyers. Mais au fur et à mesure, à travers nos interviews avec différents individus ou encore de représentants des régions dans lesquels nous avons décidé d’agir, nous nous sommes rendus compte que la majorité de la demande en électricité provient des agriculteurs et de commerces. Environ trois quart de la population est impliquée directement ou indirectement dans l’agriculture en Inde rurale. L’accès à l’énergie peut complètement modifier leur mode de vie. Leurs revenus peu-vent considérablement augmenter grâce, par exemple, à l’irrigation. De ce fait, l’essor de leur productivité est un paramètre qui peut générer de l’emploi et donc permettre un meilleur niveau de vie à un plus grand nombre de personnes.

Comment êtes-vous parvenue à travailler sur ce concept de gazéification ?

J’ai appris le principe de la biogazéification lors de mon doctorat en ingénierie chimique à Londres. Elle consiste à chauffer la biomasse, comme par exemple les déchets agricoles, du bois ou des plantes, entre 700 et 1000 degrés. La biomasse produit dès lors des gaz riches en énergie, qui sont brulés dans un moteur qui génère de l’électricité. Cette technologie peut être utilisée à grande comme à petite échelle, jusqu’à 10 à 20 kW, ce qui peut approvisionner 100 à 200 foyers ruraux indiens.

L’objectif de mon co-fondateur et moi-même est de générer de l’électricité renouvelable, abordable et de qualité, à partir de ressources locales. Pour nos prochaines installations, nous souhaitons nous réorienter vers l’énergie solaire en raison des contraintes opérationnelles liées au développement de la gazéification. Les zones reculées et difficiles d’accès, et également le manque de formation de la population, contraignent l’adoption de cette technologie.

Pourquoi avez-vous orienté vos recherches vers le secteur de l’énergie et du développement durable ?

Il est important de préciser que la réussite de ce projet – devenu une entreprise sociale qui s’appelle Oorja – ne se base pas uniquement sur mon investissement personnel, mais bel est bien sur celui de notre équipe. Nous avions dès le départ la volonté de participer activement au développement durable et d’avoir un impact positif sur le climat et sur le développement rural. La sélection de la problématique de l’accès à l’énergie est due au secteur de l’énergie en tant que tel.

Effectivement, ce secteur influence énormément beaucoup d’autres secteurs. Prenons par exemple le cas de l’éducation et de la santé : l’accès à l’énergie en continu pourrait permettre aux enfants de continuer à étudier le soir, ou bien réduire la combustion de kérosène, qui pose des problèmes de santé et de pollution, dans les foyers. D’autre part, et c’est un paramètre auquel nous avons toujours accordé beaucoup d’importance. L’accès à l’énergie peut considérablement améliorer la parité entre les femmes et les hommes en Inde. L’émancipation des femmes est très fortement liée à leur transition vers l’énergie moderne, car ce sont elles qui souffrent le plus des carburants fossiles brûlées au sein de leur foyer. La plupart du temps, elles ne sont pas impliquées dans la sélection des carburants, ni dans les décisions économiques du foyer. Elles bénéficient aussi du renouvellement économique, de l’augmentation de leurs revenus et de la création d’emplois, qui a lieu lorsqu’il y a l’accès à l’énergie en continu. C’est donc pour toutes ces raisons que l’approvisionnement en énergies renouvelables peut changer la vie de ces femmes, qui sont de plus susceptibles de réinvestir leurs revenus pour le bien-être et le confort de leur famille et celui de leur communauté.

D’un point de vue humain, fournir de l’énergie renouvelable à plus de 500 de personnes, vous a-t-il changé ?

S’immerger physiquement aux côtés de cette population m’a permis de prendre conscience de la réelle valeur et richesse des choses qui nous entourent. Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les inégalités sociales très marquées. La majorité des gens vivent sous le seuil de pauvreté, les jeunes manquent cruellement d’une éducation de qualité et d’opportunités professionnelles, et les femmes souffrent très souvent de discrimination et participent très peu dans la prise de décision. Nous avons pu constater, après l’installation de notre premier mini-réseau solaire l’an dernier dans un village auparavant hors-réseau, les premiers signes décisifs d’impact social et économique, sous la forme du démarrage d’un magasin dans le village nouvellement électrifié par Oorja. En ont découlé la création d’emplois de construction pendant le développement de projets et l’augmentation des revenus des foyers et des agriculteurs qui profitent de l’alimentation en électricité 24h sur 24… leur satisfaction avec notre service, c’est cela qui nous récompense et qui continue de nous motiver !

Comment voyez-vous Oorja dans 10 ans ?

Nous sommes assez ambitieux quant au futur d’Oorja. Notre volonté est de rendre l’accès à une énergie de qualité et abordable au plus grand nombre de personnes possible. Nous avons créé un modèle évolutif qui repose sur la participation de la population locale. C’est nous qui les formons et leur transmettons toutes les connaissances et le savoir-faire nécessaires pour garantir leur indépendance énergétique. Notre idée est de transférer la possession des mini-réseaux à des entrepreneurs locaux, qui deviendraient dès lors nos franchisés. Comme je vous l’ai dit précédemment, de notre côté, l’objectif est de former les futurs employés pour leur déléguer certaines tâches. Par exemple, la collection des paiements, les opérations et entretiens quotidiens des installations, qui sont des missions mieux accomplies par des locaux connaissant déjà les consommateurs. De ce fait, ils vont pouvoir atteindre un niveau d’autonomie confortable, et de nouveaux consommateurs, ce qui va favoriser le développement économique et social local.

Nous espérons installer dans les cinq prochaines années près de 500 mini-réseaux (qui généreraient de l’électricité pour 10 000 entreprises), créer environ 15 000 emplois, et surtout économiser 300 000 tonnes de CO2. Nous souhaiterions également à long terme intégrer différentes technologies pour faciliter cela, notamment des compteurs intelligents et les paiements mobiles, pour automatiser une partie des opérations.

Avez-vous été sensibilisée au développement durable durant votre enfance ? Si non, d’où provient cet intérêt ?

Ma sensibilité au développement durable provient de mon adolescence, quand j’ai lu plusieurs livres sur le sujet, et à travers mes parents et mes études j’ai pu développer cet intérêt, pour en faire aujourd’hui une véritable vocation.

C’est surtout par le biais de la science que j’ai été sensibilisée à ces problématiques. J’ai choisi de faire mes études en ingénieries chimiques parce que je savais que j’aurais l’occasion de savoir comment développer des biocarburants et d’autres types d’énergies renouvelables. Ce n’est que juste après que j’ai été sensibilisée à l’entrepreneuriat social, dans le but d’accoler l’adoption de ces énergies renouvelables justement. Pour moi, avoir une entreprise n’a pas d’intérêt si elle ne génère pas un impact positif sur le développement économique et social de zones marginalisées, ou sur l’environnement.

Quels seraient vos arguments si vous deviez sensibiliser un public réticent aux énergies renouvelables ?

Je pense que je ne tiendrais pas de discours trop didactique, mais j’appuierais mes arguments sur des preuves scientifiques. Dans un premier temps, je leur parlerais du fait que les énergies renouvelables sont le plus souvent moins chères quand on prend en compte les vrais coûts sociaux liés aux énergies fossiles, comme le charbon par exemple, qui entraînent des problèmes de pollution et de santé graves et chères. Le problème est que les carburants fossiles sont encore subventionnés, et ce à différents niveaux.

C’est le cas en Inde, où le gouvernement mise à la fois sur les réserves de charbon ainsi que sur les ressources solaires qui favoriseraient tous deux l’autonomie énergétique du pays. Mais au niveau local, il est possible pour les mini-réseaux solaires d’exister en parallèle au réseau national. La qualité de notre lumière est indiscutablement de meilleure qualité, et les habitants ont conscience des risques liées à la consommation d’énergies fossiles. Ils sont déjà au courant de ce qu’est l’énergie solaire photovoltaïque, et il manque seulement la distribution de cette technologie pour qu’ils puissent en bénéficier et, par eux-mêmes, accélérer la transition de leurs communautés vers une vie meilleure, plus durable et à faible émission de carbone.

À travers nos interviews, nous cherchons à valoriser ceux qui soutiennent la consommation des énergies renouvelables, de part leurs actions à grande ou petite échelle.EnregistrerEnregistrer

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Laurent Martin Blanc, un homme qui guide Orange vers la voie de la transition énergétique

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Laurent Martin Blanc, un homme qui guide Orange vers la voie de la transition énergétique

Aujourd’hui nous vous proposons l’interview de Laurent Martin Blanc, qui travaille au sein du groupe Orange France, et qui par le biais de son métier participe à guider ce géant sur la voie de la transition énergétique et des bonnes pratiques à adopter.

logo de l'entreprise Orange

En introduction, je vous demanderai de vous présenter rapidement : quel est votre poste et vos missions dans l’entreprise ?

Laurent Martin BlancJe m’appelle Laurent Martin Blanc, je travaille à la direction de la Responsabilité sociale d’entreprises du groupe Orange France. Je suis en charge du recyclage des mobiles, de la communication RSE et j’ai contribué au projet du déploiement de la flotte de véhicules électriques.

Depuis quand consommez-vous vert et par quel biais ?

Nous consommons vert depuis en environ deux ans. Orange se fournit en garanties d’origine d’électricité verte auprès de la société Origo, dans le cadre des projets que nous menons autour des véhicules électriques. En consommant de l’énergie 100% renouvelable, notre objectif est, outre de s’inscrire dans la transition énergétique, de palier et compenser la consommation électrique due à la recharge de nos véhicules, en y intégrant l’équivalent en électricité verte. En soit, pour 1 kWh consommé pour recharger les voitures électriques, nous injectons 1 kWh d’énergie renouvelable.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à passer à l’électricité verte ?

Dans le cadre de ce projet de déploiement de véhicules électriques nous nous étions fixés différents objectifs. Tout d’abord, Orange est une entreprise qui s’impose en tant qu’acteur engagé dans la protection de l’environnement, nous avons donc mis en place différentes démarches autour des économies d’énergies et de la diminution des émissions de CO2.

Toujours dans l’objectif de ce projet, il nous a paru faire sens que de s’engager dans la transition énergétique et consommer des énergies renouvelables afin de palier notre empreinte carbone. C’est une démarche qui est tout simplement cohérente avec notre stratégie.

Sur quels critères vous êtes-vous basés pour choisir l’origine de votre électricité ? (Européenne ou française / Technologie utilisée/ label )

Au commencement, nous avons identifié une jeune société lyonnaise, Origo, de part leur discours et les valeurs qu’ils défendent qui sont en corrélation avec les notre.  Nous avons voulu cibler de manière très précise les lieux de production de ces énergies renouvelables, sur du petit hydraulique très précisément localisé et pour lequel on s’approprie la totalité de la production. En travaillant avec Origo, nous avons identifié deux barrages en particulier ; un dans le Centre de la France, et le second en région Rhône Alpes.

Il était primordial pour nous que les centrales que nous choisissons partagent les mêmes valeurs que celles de Orange, et pour lesquelles il y a une gestion durable de la production hydrau-électrique. Notre idée était également de soutenir une production locale, et surtout de valoriser les efforts et l’engagement de petites entreprises. Dès lors, les voitures électriques de la région Rhône Alpes pouvaient bénéficier d’une consommation électrique compensée par de l’énergie renouvelable locale.

Des objectifs ou un futur défi à relever ?

Effectivement, nous avons un double défi à relever. Le premier est que au fur et à mesure que le parc de véhicules électriques augmente, nous poursuivons de plus belle cette démarche de compensation. Le second est qu’une fois nos actions d’optimisation énergétique et de réduction de consommation seront menées à bien, d’élargir le domaine de l’utilisation des garanties d’origines d’électricité verte, à nos différentes boutiques en France.

Ces acteurs de la transition énergétique sont la preuve incarnée du potentiel et de la volonté de l’humain à palier le nucléaire, et c’est pour cette raison que nous souhaitons les mettre en lumière.

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Rencontre avec Julien Tchernia, un homme engagé dans la sensibilisation de la consommation des énergies vertes

Rencontre avec Julien Tchernia, un homme engagé dans la sensibilisation de la consommation des énergies vertes

Rencontre avec Julien Tchernia, un homme engagé dans la sensibilisation de la consommation des énergies vertes

Abandonner son cabriolet pour dédier son métier à la transition énergétique ? Peu de gens seraient capables aujourd’hui de quitter ce confort, souvent synonyme dans notre société d’accomplissement personnel et de réussite professionnelle. Et pourtant, c’est ce que Julien Tchernia, co-fondateur et président de EkWateur n’a pas hésité à faire. Voici donc le portrait de cet homme engagé dans la sensibilisation de la consommation des énergies vertes.

logo de EkWateurEn introduction, je vous demanderai de vous présenter rapidement : quel est votre poste et quelles sont vos missions dans l’entreprise ?

portrait de Julien TcherniaJe m’appelle Julien Tchernia est je suis le co-fondateur et président de EkWateur. Je suis en charge du secteur commerce, marketing, vente, et représentation de l’entreprise. 

Depuis quand consommez-vous vert et par quel biais ?

En tant que fournisseur d’énergies renouvelables, nous consommons vert depuis la création de notre entreprise. D’une manière chronologique, c’est en février 2016, lorsque nous avons pris nos premiers locaux que nous avons immédiatement souscrit une offre verte. Puis c’est le 1er juin 2006 que vous avons obtenu notre licence qui nous a permis de devenir le fournisseur de notre compteur d’électricité.

D’autre part, la société EkWateur est soucieuse de la gestion de son empreinte carbone. La première chose qu’il m’est apparu comme évidente, c’est d’investir dans une imprimante à encre solide. Ce sont des cubes qui pallient l’utilisation des cartouches traditionnelles. Les déchets générés sont ainsi réduits de 90%, la consommation d’énergie réduite de 9% et le rejet de gaz à effet de serre de 10%. Nous utilisons également des papiers recyclés.

Nous misons également sur la sensibilisation des bonnes pratiques auprès de nos employés. Outre le fait qu’ils travaillent dans une société engagée dans la transition énergétique, nous pensons qu’ils ont réellement pris conscience de l’enjeu de la minimisation de notre impact sur l’éco-système. Ils n’hésitent plus à prendre des initiatives en mains, comme par exemple dans le cas de notre consommation en café, en eau, ou encore du recyclage de nos papiers usagers. Désormais, nous achetons du café en grain bio, le marc est récupéré par une société pour être recyclé. Quant à notre consommation en eau, avant, nous utilisions des bouteilles en plastique, qui, certes, étaient recyclées par la société « Yoyo », mais nous sommes aujourd’hui équipés d’une fontaine à eau. C’est un investissement qui a un coût, mais à long terme nous pouvons constater des économies, et surtout une diminution non-négligeable de notre empreinte carbone.

EkWateur répond à une idéologie bien précise : l’écologie punitive ne peut pas fonctionner efficacement. Si un employé n’est pas satisfait par une solution, il faut impérativement trouver celle qui saura combler la totalité d’entre eux.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussées à passer à l’électricité verte ?

Avant de créer EkWateur, je travaillais dans une société de conseil en Italie, où j’étais le directeur du développement de la société. Mais en 2007, j’ai démissionné, et je me suis offert un Master en énergie, dans le but de fonder une société engagée dans la transition énergétique. Au début des années 2000, j’ai pris conscience de l’impact du changement climatique. Certes à l’époque ma situation professionnelle me réussissait, j’étais épanouis et gagnais bien ma vie. Et pourtant, lorsque j’ai traversé cette crise de sens, je me suis posé cette question « Qu’est ce que ton succès professionnel t’apporte réellement ? ». Alors j’ai décidé de laisser tomber mon cabriolet, et de m’engager dans quelque chose qui compte vraiment pour moi, mes enfants, et la planète en général : lutter contre le réchauffement climatique en créant un fournisseur d’énergies renouvelables.

Sur quels critères vous êtes-vous basés pour choisir l’origine de votre électricité ? Européenne ou française ? Technologie utilisée ? Label ?

Nous gardons à l’esprit que EkWateur veut à tout prix éviter l’esprit de cette écologie dite «punitive», c’est-à-dire que nos solutions doivent convaincre aussi les clients non engagés dans l’écologie. Nous avons deux offres.

La première s’adresse à ceux qui ont pour critère premier le prix. Nous nous basons donc ici sur l’électricité verte la moins coûteuse, fabriquée dans ce cas précis en Europe. De cette manière, essayons de favoriser l’augmentation de la demande de consommation d’énergies renouvelables, ainsi que la garantie d’un prix le plus bas possible.

La seconde s’adresse aux clients déjà sensibilisés à la transition énergétique, et qui sont soucieux des critères qui constituent leur offre. Ici il s’agit d’un circuit court, où une quarantaine de producteurs français indépendants sont sélectionnés pour vendre leur électricité. Elle peut être d’origine hydraulique, éolien ou solaire. Nos clients ont donc le choix de choisir la centrale la plus proche de chez eux afin de valoriser l’essor de fournisseurs locaux (centrale de la marne, en Savoie, dans les Pyrénées etc.).

D’autre part, nous sommes les seuls en France à avoir la possibilité d’utiliser le label Eko energy. Cette ONG qui délivre ce label vérifie plusieurs critères, entre autres : mettre l’accent sur l’information aux consommateurs, encourager la durabilité des centrales électriques et leur respect de l’environnement, garantir qu’une partie du tarif écologique (c’est-à-dire le prix que vous payez pour que l’électricité soit d’origine renouvelable) soit réinvestie dans de nouveaux projets, grâce à notre Fonds pour le Climat, établir des critères stricts pour le suivi de l’électricité renouvelable, ou encore s’assurer que ces déclarations, ainsi que celles des fournisseurs, font l’objet d’un contrôle.

Effectivement, nos clients professionnels avaient la volonté d’aller encore plus loin dans leur démarche de consommation 100% verte. Leur objectif était de créer des offres spéciales pour les employés afin de leur faire consommer vert à domicile.

Des objectifs ou un futur défi à relever ?

Bien sûr ! Aujourd’hui nous souhaitons faire bouger les lignes. Selon nos calculs, 1,5% des français font le choix d’une offre de consommation électrique verte. En France, c’est 17% de l’électricité qui est produite à partir d’énergies renouvelables. Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est que l’offre est supérieure à la demande. Notre objectif est que, au-delà des politiques publiques, les gens se rendent comptent par eux-mêmes de l’importance des enjeux et défis à relever concernant la transition énergétique. Nous pensons qu’il faut créer en général une dynamique de l’investissement. Notre but ultime serait de passer de 55 000 clients, au million pour enfin avoir la satisfaction de la création d’une communauté influente et capable d’agir durablement en faveur de l’environnement.

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Interview de Jérôme Lépée – chef du département énergie du cabinet d’avocats Adamas

Interview de Jérôme Lépée – chef du département énergie du cabinet d’avocats Adamas

Interview de Jérôme Lépée – chef du département énergie du cabinet d’avocats Adamas

En ce mois d’avril, nous souhaitons mettre en lumière l’engagement d’un acteur de la transition énergétique qui incarne la preuve qu’il est possible d’agir en faveur de l’environnement dans une grande ville et de son entreprise. Aujourd’hui nous partons donc à la rencontre de Jérome Lépée, avocat et chef du département énergie du cabinet d’avocats Adamas investit dans cette démarche tant sur le plan professionnel que personnel.

Pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Jérôme Lépée. Ancien juriste d’EDF, j’occupe actuellement le poste de chef du département énergie du cabinet d’avocats Adamas, dont je suis associé. Nous possédons le statut de l’un des plus gros cabinet français en matière de droit public. Nos 70 avocats conseillent et orientent nos clients sur l’ensemble du domaine du droit. Comme, par exemple, dans le cadre de la réalisation du grand Stade de Lyon. Bien évidement nous travaillons également avec différentes sociétés dont le champ d’action est orienté vers l’énergie.

Depuis quand consommez-vous vert et par quel biais ?

Le cabinet d’avocat Adamas consomme vert depuis 2015. C’est par le biais de l’entreprise Origo que nous achetons les garanties d’origine d’électricité verte qui nous permettent de connaitre l’origine de l’électricité que nous consommons.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussées à passer à l’électricité verte ?

Nous sommes un cabinet d’avocat qui travaille notamment dans l’énergie. En réalité, c’est une question de bon sens. Il nous paraissait logique d’obtenir le statut d’acteur de la transition énergétique, puisque nous nous inscrivons dans une démarche de soutien aux enjeux environnementaux.

Quels critères avez-vous pris en compte pour choisir votre fournisseur d’électricité ?

Nous sommes restés chez notre fournisseur habituel, c’est-à-dire EDF, tout en achetant les garanties d’origine d’électricité verte à Origo.

En quoi est-ce que le choix de cette consommation est en accord avec vos valeurs ?

Notre cabinet est spécialisé en matière d’énergie. De ce fait, notre statut d’expert se doit d’être justifié. Nous nous devons de montrer l’exemple, et valoriser les solutions qui existent aujourd’hui afin de palier au nucléaire.

C’est aussi un point positif pour l’image de l’entreprise. Afficher son engagement en matière de préservation de l’environnement permet également de développer l’image d’une entre-prise écoresponsable. C’est aussi le moyen de s’attirer le soutien et l’intérêt des collectivités territoriales qui s’intéressent au développement durable par exemple.

Un futur défi à relever?

Oui ! Il est d’ailleurs en cours. Nous souhaitons installer des panneaux photovoltaïques sur la toiture de notre bâtiment ! C’est une initiative qui va nous permettre d’accroître notre autonomie énergétique, mais surtout de poursuivre notre engagement en matière de consommation d’énergies renouvelables.

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Interview de Patrick Baronnet – fondateur de sa maison complètement autonome

Interview de Patrick Baronnet – fondateur de sa maison complètement autonome

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À travers nos interviews, nous cherchons à valoriser ceux qui soutiennent la consommation des énergies renouvelables, de part leurs actions à grande ou petite échelle. Ces acteurs de la transition énergétiques sont la preuve incarnée du potentiel et de la volonté de l’humain à palier le nucléaire, et c’est pour cette raison que nous souhaitons les mettre en lumière. Aujourd’hui nous partons à la rencontre d’un homme qui n’a pas hésité à bouleverser son quotidien et celui de sa famille, pour fonder leur propre mode de vie autour d’une consommation responsable grâce une maison complètement autonome.

Patrick Baronnet, consommateur d’électricité verte depuis 30 ans

En 1976, vous avez décidé de changer radicalement de mode de vie. Vous avez réussi à relever le défi de tout abandonner, de briser les règles du conformisme de la société de l’époque, pour devenir une famille éco-responsable. Quels sont les éléments qui ont fait que vous avez décidé de tout quitter pour construire votre mai-son autonome ? Quelles ont été les réactions de votre entourage suite à cette annonce ?

En réalité, nous n’avons pas tout abandonné. Mais nous avons bâti notre futur de façon à ce que notre choix de mode de vie soit en accord avec notre conscience. Pour notre famille, la notion d’écologie apparaît justement comme un paramètre de mode de vie, de conscience et d’accomplissement personnel.

Ma femme et moi-même avons commencé très tôt, vers l’âge de 20 ans, à réfléchir comment bâtir la vie que nous menons aujourd’hui. Pour les adultes de mon époque, l’écologie n’était pas quelque chose pris au sérieux, je dirais même qu’il s’agissait d’une des dernières de leurs préoccupations. J’ai toujours été outré par le fait que certaines personnes ne se demandent pas quel rôle elles ont à jouer en tant qu’habitant de notre planète. C’est pour cela que nous avons décidé, non pas de militer en faveur d’un nouveau mode de vie, mais de l’inventer et de le vivre.

L’opinion de notre entourage n’a jamais influencé nos décisions, mûries déjà depuis des années. Malgré les doutes et suspicions face aux résultats de notre projet de vie, nous avons tout fait pour ne pas nous marginaliser. La preuve, en 1979 lors de la journée du soleil, près de 1000 personnes sont venues visiter notre habitat.

Nous pouvons lire sur votre site internet que grâce à ce projet, vous réalisez une sorte «d’incarnation personnelle». En quoi la réalisation de ce projet y a t-il participé ?

C’est une interprétation très personnelle. Effectivement, je me suis toujours interrogé sur le sens de ma vie et mon rôle à jouer dans la société. D’un point de vue personnel, ce projet m’a effective-ment permis de vivre l’envie philosophique et utopique de la création d’un mode de vie, différent de celui qui est imposé par la société de consommation. J’avais conscience et connaissance des moyens et dispositifs techniques permettant la réalisation d’une maison autonome. Dans cette optique, je pense que la volonté de se réaliser prend le pas sur tous les autres paramètres, qui deviennent dès lors facultatifs.

Vous êtes également le co-auteur du film « Toucher terre » diffusé sur France 3. Pourquoi avoir fait le choix de la réalisation d’un film ? Quel est le message principal que vous avez voulu trans-mettre ?

Je pense que le film est un bon moyen de communiquer sur nos actions. Il nous permet de favoriser l’immersion au sein de notre mode de vie, qui est volontairement plutôt vulgarisé. Ma femme et moi-même souhaitions démystifier et dénoncer les stéréotypes du quotidien des acteurs de la transition énergétique.

Il faut savoir que d’autres films ont déjà été réalisés auparavant, tel que «Les champs de l’autonomie», disponible sur Youtube.

Quel est votre consommation énergétique annuelle ? Qu’est-ce que ces chiffres indiquent par rapport à celle des français en général ?

Nous consommons 1200 Kwh par an contre 5000 à 6000 Kwh pour la moyenne française. L’idée est de raisonner à l’inverse des producteurs et consommateurs, qui ne se posent pas la question de leur juste besoin en énergie. Notre consommation peut paraître faible, mais elle correspond exactement à la quantité que l’on consomme, et qui est nécessaire pour subvenir à nos besoins. De ce fait, en consommant 3 à 4 Kwh par semaine, soit environ 7 fois moins qu’un français, en moyenne, nous avons pu conserver un mode de vie confortable.

Votre maison autonome dispose de panneaux photovoltaïques, de photopiles, d’un chauffe-eau solaire, d’une éolienne et d’un système de récupération des eaux pluviales. Avez-vous fait appel à des professionnels pour imaginer ce projet ? L’énergie produite vous suffit-elle pour conserver un mode de vie ordinaire?

Et bien non, nous n’avons fait appel à aucun professionnel pour imaginer et mettre en place notre projet. En réalité, et ce que les gens ignorent, c’est qu’agir de la sorte est à la portée de tous, encore une fois, il s’agit seulement d’une question de volonté. Au niveau de l’électricité, j’ai moi-même tout mis au point. En revanche, pour ce qui est de l’eau, il est vrai que nous nous sommes retrouvés dans l’obligation de faire appel à des professionnels, notamment pour le transport et l’installation du matériel. Il faut préciser que, d’autant plus à l’époque, Internet n’existait pas encore. Nous ne pouvions pas nous renseigner et communiquer sur ce que nous faisions, mais, comme vous pouvez le constater, cela n’a constitué en cas un frein dans l’élaboration de notre maison autonome.

Et étant donné que nous avons calculé la quantité nécessaire d’énergie pour subvenir à nos besoins, nous avons conservé un mode de vie ordinaire, enfin pour la majorité, extraordinaire (rire).

Vous êtes également à l’origine de l’organisation des « éco-festivals ». D’où vous est venue cette idée ? Pourquoi et dans quel but ?

Nous organisons des visites du écohameau assez régulièrement. Nous avons souhaité accueillir nos visiteurs de la façon la plus chaleureuse possible. Nous privilégions l’échange et le partage. C’est pour cette raison que les recevoir sur le ton de la fête nous a permis de créer une dimension de proximité avec eux, tout en leur faisant découvrir nos installations. C’est aussi un moyen de mettre en valeurs les artisans « écolo et locaux».

Lors de notre première édition en le 14 et 15 juin 1997, nous avons accueilli 5000 personnes, un chiffre qui a largement dépassé nos espérances, et ce, pour notre plus grand bonheur !

Quel est le principal avantage d’un habitant du écohameau ? Selon vous, lors des visites que vous organisez, quelle est la première impression qui se dégage dans l’esprit des participants ?

Les gens semblent être heureux et enthousiasmés, mais nous pensons qu’ils viennent avant tout à la rencontre des personnes qui en sont à l’origine, c’est-à-dire, ma femme et moi-même. Il existe une réelle dimension humaine dans nos rencontres. Nous favorisons la parole, l’échange, et la proximité grâce à une atmosphère détendue.

Vous avez réalisé de nombreuses installations qui prônent l’autonomie et la consommation d’énergie renouvelables. Que pensez-vous de la notion d’électricité verte ?

Je pense qu’il s’agit d’une bonne alternative pour ceux qui souhaitent participer progressivement à la transition énergétique. J’encourage évidement toutes les démarches qui prônent les énergies renouvelables, et les initiatives éco-responsable !

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Interview Rémy Fernandes Dandré – à l’initiative d’un voyage en Tuk Tuk électrique

Interview Rémy Fernandes Dandré – à l’initiative d’un voyage en Tuk Tuk électrique

Interview Rémy Fernandes Dandré – à l’initiative d’un voyage en Tuk Tuk électrique

À travers nos interviews, nous cherchons à valoriser ceux qui soutiennent la consommation des énergies renouvelables, de part leurs actions à grande ou petite échelle. Ces acteurs de la transition énergétique sont la preuve incarnée du potentiel et de la volonté de l’humain à palier le nucléaire, et c’est pour cette raison que nous souhaitons les mettre en lumière. Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Rémy Fernandes Dandré, qui a fait le choix de voyager en Tuk Tuk électrique, une première.

Ludwig Merz, Karen Koulakian et lui-même sont à l’origine d’un road trip éco-responsable complètement inédit. Engagés dans une épopée de 120 jours à travers 15 pays différents. Ils ont traversé l’Asie à bord de ce petit triporteur de 905 kg reconverti en véhicule électrique, équipé de quatre grands panneaux solaires et d’un pack de quatre batteries lithium-ion.

 

D’où vous vient cette idée ? Pourquoi avoir fait le choix d’orienter votre voyage sur le continent asiatique, et de le commencer à Bangkok ?

Je pense que cette idée est aussi inédite que la manière dont elle est venue s’installer dans nos esprits. Ludwig et Karen étaient à l’époque, donc en 2015, en Double Master à Bangkok. Un soir, lors d’une soirée plutôt arrosée, ils ont pris un TuK Tuk pour faire un tour de ville. Ils ont clairement adoré le concept, à tel point que durant les deux semaines qui ont suivi cette excursion nocturne, l’idée d’un road trip à bord de ce véhicule a commencé à fleurir. Quand ils m’ont appelé sur Skype pour me faire part de cette idée folle ; j’ai adoré.

Le départ à Bangkok s’explique simplement par le fait que mes amis étudiaient sur place. Mais traverser l’Eurasie, par la voie du nord, en passant par la Chine et le Kazakhstan notamment, nous donnait l’occasion de relever un plus gros challenge et de bénéficier de plus de crédibilité d’un point de vue technique, de part un approvisionnement en électricité incertain et des routes difficiles d’accès. L’Asie est aussi un continent où notre problématique environnementale se doit d’être promue, compte tenu des taux de pollution atmosphérique alarmants dans nombre de villes asiatiques.

Très rapidement, nous avons voulu développer ce projet en l’inscrivant dans une démarche de promotion de la transition énergétique, en corrélation avec les objectifs de la COP21. C’est pour cette raison qu’on a décidé d’élaborer un prototype de trois-roues 100% électrique, propulsé à l’aide de panneaux photovoltaïques et de batteries lithiumion.

Le lendemain du Skype avec mes camarades de Bangkok, j’ai rencontré une productrice de programmes télévisés sur M6, lors d’une soirée parisienne. Bien évidemment, je lui ai fait part de notre volonté d’organiser un road trip en Tuk Tuk, et celle-ci a été emballée. Nous avions un mois pour monter le projet avec un scénario élaboré et décrocher notre émission. À ce stade, nous ne pensions pas encore à la dimension électrique du voyage. Bien que l’opération télévisée n’ait ja-mais vu le jour, la rencontre avec cette productrice nous a motivé comme jamais pour porter ce projet jusqu’à sa concrétisation huit mois plus tard.

Avez-vous fait appel à un professionnel pour l’aménagement de vote véhicule, et notamment pour l’installation des panneaux solaires ?

Au départ nous avons fait de la prospection auprès des fabricants de Tuk Tuk thaïlandais. Nous avons fini par travailler sur notre prototype en collaboration avec TukTuk Factory, une entreprise néerlandaise qui commercialise déjà de petits modèles de Tuk Tuks électriques. Il s’agissait d’un partenariat de co-création. Nous avons utilisé le châssis de leur véhicule, pour les batteries en lithium nous nous sommes approvisionnés en Chine, et pour les panneaux solaires nous avons fait appel à un ingénieur thaïlandais.

Au total, nous avons mis environ trois mois pour construire notre véhicule, le prototype seul nous a coûté un peu moins de 30 000 euros, et le projet en lui-même s’élevait à 65 000 euros. Entre autres, il fallut compter 8 500 euros rien que pour la partie administrative en Chine : permis de conduire temporaires, immatriculation temporaire, accompagnement 24/7 par un guide rémunéré.

Outre votre volonté commune de promouvoir l’énergie solaire, quel message avez-vous voulu transmettre par le biais de cette initiative ?

Nous avons voulu prouver qu’il est possible, au niveau individuel, de réaliser des projets qui nous tiennent à cœur, tout en menant une action éco-responsable. Je pense que notre message principal est qu’aujourd’hui ; il est envisageable d’imaginer et réaliser des prototypes de véhicules électriques, sans être dépendant des grands constructeurs automobiles.

En parallèle, la COP21 prenait de plus en plus d’ampleur, et nous tenions aussi à communiquer autour des enjeux de cette conférence au sein des différentes villes que nous traversions. Par exemple, au Kazakhstan ou en Russie (où les sources de revenus sont essentiellement dues à l’exploitation d’hydrocarbures), les populations n’ont pas une grande connaissance de l’existence et du développement des véhicules électriques. En réalité, ce sont des personnes contre, ou en marge de la transition énergétique que nous avons rencontré dans ces pays. Grâce à ce voyage, nous avons découvert le sujet tout aussi complexe que fascinant qu’est la mobilité électrique. Notre volonté aujourd’hui est de développer des solutions encore plus propres et plus durables dans le temps.

Quelles ont été les réactions de votre entourage face à l’annonce de votre projet commun ?

De manière générale, ils ont reçu l’idée de manière plutôt positive. Les parents de Karen se sont surtout demandés pourquoi nous organisions notre voyage en Asie. Quant aux miens, ils étaient surtout inquiets face aux traversées des zones de conflits. Il y a toujours cette peur persistante quoiqu’infondée, des pays qui finissent en ‘stan’.

Mais pour l’anecdote, nos plus gros soucis étaient : les culs-de-poule, les éboulements, les poids lourds manquant de nous percuter, et les passages frontières imprévisibles comme lorsqu’en Russie, les douaniers décidèrent de nous retenir plus de 24h sans raison.

Vous avez donc mené ce voyage aux côtés de deux de vos amis étudiants : Ludwig Merz et Ka-ren Koulakian. D’où vient le terme « The Pilgreens » qui s’apparente au nom de votre « road team » ?

C’est tout simplement un jeu de mot en anglais avec les mots «Pèlerins» et «verts» ! C’est également en référence au ‘Pilgrim Fathers’ (Père Pélerins), ces explorateurs et pères fondateurs des États-Unis d’Amérique.

Projetez-vous de renouveler l’opération ? Si oui, quelles seraient vos destinations ? Changeriez-vous quel chose par rapport à votre premier voyage ?

Oui complètement, mais d’une toute autre manière pour le moment. Actuellement, nous allons mettre le Tuk Tuk à disposition de la métropole de Toulouse, qui pourra être utilisé pour divers événements, y compris pour la promotion du livre en cours de finalisation. À ce sujet, nous cherchons encore un éditeur.

Mais nous sommes bien évidement toujours à la recherche de participants téméraires pour notre prochain voyage dont l’itinéraire serait à définir avec les nouveaux partis prenants.

Je pense que si nous devions modifier quelque chose, se serait le mode de propulsion afin de bénéficier d’une empreinte carbone encore plus basse. Pour notre prochaine édition, nous voulons faire appel à de nouvelles technologies, possiblement à travers l’utilisation de batteries dont la fabrication n’engage pas l’extraction très polluante de métaux rares.

Consommez-vous au quotidien les énergies renouvelables ? Pour quelles raisons ?

D’un point de vue personnel, je contrôle simplement ma consommation. Étant donné que je n’ai pas ma propre maison, car je suis souvent à l’étranger pour des raisons professionnelles et chez ma famille quand je suis en France, je n’ai pas l’occasion de m’engager au quotidien dans la con-sommation d’énergies renouvelables.

Néanmoins, il est vrai que ce voyage a complètement modifié notre rapport à l’environnement et la conception de la notion du « renouvelable ». D’un point de vue professionnel, nous nous sommes orientés vers le développement durable ; Ludwig travaille maintenant chez le leader mondial du stockage de l’électricité qui fabrique des accumulateurs, et Karen va surement se spécialiser dans la mobilité électrique.

Notre démarche de sensibilisation était soutenue par l’ONU, qui nous a décerné le label COP21 ainsi que par La Ministre de l’Environnement de l’époque, Madame Ségolène Royal. Nous possédions notre stand à la conférence de l’ONU, mais nous avons également organisé plusieurs parades avec des véhicules électriques, à Paris, à Diessen en Allemagne, à Érévan en Arménie, ou encore un forum de la mobilité électrique à Lourdes, où notre discours était orienté vers la pédagogie.

En revanche, ce qui est important de souligner c’est que notre voyage ne se limitait pas à la performance technique qu’est de franchir 350 kilomètres par jour. Lors de nos haltes dans les grandes villes jalonnant notre parcours, nous tenions à sensibiliser la population à la transition énergétique. Nous y sommes parvenus grâce à une superbe couverture médiatique dans plus de 50 pays. Le contexte socio-culturel est très différent d’un pays à un autre. C’est pour cette raison que nous organisions un maximum de conférences dans les universités et les clubs rotariens notamment, pour faire le prêche d’une mobilité d’avenir, pas forcément électrique d’ailleurs, mais à condition d’être durable. Nous expliquions les enjeux et défis de notre projet, et surtout, essayions d’inciter les jeunes à poursuivre ce genre d’initiatives. Nous voulions prouver qu’il est possible de partir à l’aventure tout en protégeant la planète et en réduisant son empreinte environnementale.

Pour le scoop, je suis actuellement en train de rédiger le récit de notre voyage, illustré par l’artiste Anir Amsky, et qui devrait être terminé courant de l’été ! Je m’applique notamment à comparer pays par pays l’impact de notre empreinte carbone en fonction de la provenance de l’électricité.

Qu’est-ce que ce voyage vous a apporté en tant qu’humain ? Concevez-vous désormais différemment la vie que vous menez ?

Il est évident que ce genre de voyage modifie notre perception de la vie et de notre rôle à jouer au sein de la société. C’est aussi pour cette raison que j’ai tenu à écrire ce livre !

De manière générale, je dirais que j’ai beaucoup appris sur ma personne. Le début de notre périple était souvent rythmé par les disputes. Mes compagnons de voyage et moi-même sommes issus de différentes cultures : arménienne, allemande et française. Nous devions donc nous adapter aux conventions de chacun, ce qui au début nous a demandé de gros efforts. Mais avec le temps, les individualités au sein du groupe sont devenues incroyablement complémentaires.

Oui, aujourd’hui je me rends compte que les voitures électriques m’intéressent beaucoup plus qu’avant. D’ailleurs, je me trouve actuellement en Géorgie, et j’ai remarqué qu’il en circulait beaucoup plus qu’en France ! Je porte considérablement plus d’attention aux solutions concernant les énergies renouvelables, au point de faire la différence entre les multiples acteurs qui peuvent proposer des alternatives « propres ». C’est-à-dire que que je fais attention à la traçabilité de la production, et surtout, s’ils ont une solution pour « l’après », pour les panneaux solaires en fin de vie par exemple, est-ce que ces acteurs proposent un plan de recyclage viable ?

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