Mise à jour le 14 mars 2023

Les fournisseurs d’électricité sont de plus en plus nombreux à proposer des offres vertes. Celles-ci se distinguent des offres classiques, car les fournisseurs s’assurent que l’électricité est produite uniquement à partir de sources renouvelables comme l’énergie hydraulique, éolienne, solaire ou encore, la biomasse. Pour le prouver, ils utilisent les Garanties d’Origine. Souscrire à une offre d’électricité 100% verte permet d’encourager le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique car cela permet de rémunérer un producteur d’électricité pour sa qualité environnementale.

Dans cet article, nous vous présentons le mécanisme des Garanties d’Origine :

• Garanties d’Origine : comment l’électricité verte se distingue-t-elle ?
• Les Garanties d’Origine, comment ça fonctionne ?
• A quoi ça ressemble une Garantie d’Origine ?
• Qui peut produire des Garanties d’Origine ?
• Qui demande les Garanties d’Origine ?

Garanties d’Origine : comment l’électricité verte se distingue-t-elle ?

Une fois dans le réseau électrique, il est impossible de distinguer l’électricité provenant d’une centrale nucléaire ou thermique, de celle provenant d’une centrale hydraulique, solaire, etc… Car on ne peut pas physiquement tracer l’énergie électrique.
Ainsi, pour s’assurer que notre consommation corresponde bien à une production d’électricité verte, on utilise l’unique moyen de traçabilité qui est, en Europe, la Garantie d’Origine (GO). La Garantie d’Origine est un document permettant de tracer l’origine de l’électricité et permet d’assurer au consommateur qu’il consomme de l’électricité verte.
Les GO permettent également à l’État de s’assurer que les fournisseurs respectent bien la qualité environnementale de leur électricité.

Les Garanties d’Origine, comment ça fonctionne ?

A la suite de la mission menée par le gestionnaire français du réseau de transport de l’électricité (RTE), EEX (anciennement Powernext) est l’organisme qui depuis 2013 est en charge du registre de GO en France. Pour chaque MWh d’électricité produite avec une source renouvelable, il émet une GO à la demande du producteur.

NB : 1 MWh = une GO.

Le mécanisme des Garanties d’Origine

À quoi ça ressemble une Garantie d’Origine ?

Une GO ne peut être utilisée qu’une seule fois pour montrer qu’une offre est verte. Elle a une durée de vie de 12 mois à compter de sa période de production. Les GOs sont transférables d’un pays de l’UE. N’importent quelles GOs de l’espace UE peuvent être utilisées pour prouver qu’une offre d’électricité est verte d’origine renouvelable.

La Garantie d’Origine est un document qui ressemble à ceci :

Exemple de Garantie d’Origine

Comme vous pouvez le constater, on y retrouve les informations suivantes :

1. Le nom, les coordonnées et l’identifiant du titulaire de la Garantie d’Origine ;
2. Les informations relatives à l’installation de production de la Garantie d’Origine ;
3. Si la centrale a perçu des subventions pour l’installation ou non ;
4. Le pays d’émission et le teneur de registre ;
5. Le numéro unique de la Garantie d’Origine ;
6. Période de mise en production de la Garantie d’Origine ;
7. La source d’énergie qui a été utilisée pour produire l’électricité de cette Garantie d’Origine.

Qui peut produire des Garanties d’Origine ?

En pratique, n’importe quel producteur d’électricité d’origine renouvelable peut émettre des Garanties d’Origine : qu’il s’agisse d’un l’indépendant qui possède quelques éoliennes, ou d’un grand groupe détenant d’importants moyens de production, tous sont rémunérés à hauteur de ce qu’ils injectent dans le réseau.

A travers ce petit tableau, distinguez les sources de production renouvelables ou non renouvelables :

*Une centrale produisant de l’électricité par cogénération n’utilise pas forcément des énergies renouvelables. Ces moyens de production peuvent toutefois émettre des GO car il est considéré que l’énergie source est utilisée de manière plus optimale. Attention, une offre verte revendiquant l’utilisation d’énergies renouvelables ne peut pas utiliser de GO cogénération.

Qui demande les Garanties d’Origine ?

Ce sont soit des consommateurs d’électricité ou des fournisseurs d’électricité pour le compte de leur clients.
Les fournisseurs d’électricité sont obligés de demander ce document électronique (GO) car il est le seul moyen légal pour eux de prouver qu’ils proposent réellement des offres vertes.

En conclusion

Les Garanties d’Origine sont aujourd’hui le seul moyen pour tracer l’électricité et encourager la production d’énergie verte. Pour un particulier, comme pour un professionnel, il est désormais facile, et rapide, de consommer plus vert !

Faire le choix de passer à l’électricité verte, c’est faire prendre aux énergies renouvelables une part de plus en plus importante dans le réseau électrique, changeant ainsi peu à peu la composition du mix énergétique européen, et réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre.

Vous souhaitez en savoir plus sur la Garantie d’Origine ? Nous vous conseillons ces articles :
📄 Tout ce qu’il faut savoir sur la traçabilité de l’électricité
📄 Comment fonctionne le réseau électrique ?

Photo by Anant Chandra

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Mise à jour le 28 juillet 2023

Faire le choix de consommer de l’électricité verte (d’origine renouvelable) peut avoir un impact considérable sur votre bilan carbone. Saviez-vous que la consommation annuelle moyenne d’un foyer français en électricité équivaut, en terme d’émissions de CO2 à un trajet Paris – Dubaï en avion ?

Il est temps d’agir ! Pour cela, nous vous proposons de reprendre votre consommation en main et de devenir acteur de la transition énergétique en France.

Dans cet article, nous verrons quels sont les intérêts de passer au vert :

• Consommer de l’électricité verte : pourquoi ?
• Consommation d’électricité verte : comment savoir d’où elle vient ?
• L’électricité verte en France : un enjeu pour l’avenir
• La success story des des Pays-Bas

Consommer de l’électricité verte : pourquoi ?

Contrairement à l’électricité produite grâce au fossile, produire de l’électricité d’origine renouvelable émet très peu de CO2. Faire le choix de consommer de l’électricité d’origine renouvelable, réduit votre empreinte environnementale en CO2, tout en exerçant une pression pour fermer les centrales fossiles polluantes en Europe. 

… Pour baisser l’impact environnemental de la production d’énergie

Tout d’abord, pour faire du bien à la planète. Le bilan carbone de la production d’électricité en Europe est en effet très lourd ! Pour illustrer ce propos, rien de mieux qu’un chiffre parlant : aujourd’hui, un foyer moyen français est à l’origine de 1 882 kg de CO2 émis sur un an, rien qu’avec sa consommation électrique ! [1] & [2]

Il est donc important de soutenir la transition écologique via la consommation d’électricité d’origine renouvelable. Pour cela, seule la Garantie d’Origine (GO) peut attester juridiquement de l’origine renouvelable de notre électricité consommée.

… Pour contribuer au développement des énergies renouvelables

Vous l’aurez compris, en souscrivant à une offre verte, vous tracez juridiquement votre électricité vers des énergies renouvelables, et ceci grâce aux GO. Ces dernières assurent une rémunération pour le producteur, qui est incité à investir davantage dans des technologies respectueuses de l’environnement (hydraulique, éolienne, solaire…).

Concrètement, c’est un revenu supplémentaire qui rend les installations de production d’électricité plus rentables. 

En choisissant une offre verte, vous contribuez au développement des moyens de production à haute qualité environnementale. Il s’agit ici de la logique de l’offre et de la demande : si la demande en électricité verte est forte, les producteurs auront intérêt à investir dans l’exploitation des énergies renouvelables et à développer de nouvelles infrastructures.

Consommation d’électricité verte : comment savoir d’où elle vient ?

Ne rêvons pas : il n’est pas possible de brancher un câble qui relie directement les éoliennes aux foyers qui souhaitent consommer vert. Mais comment s’assurer que l’électricité que vous consommez est bel et bien issue d’une source renouvelable ? Nous l’évoquions plus haut, il existe un moyen transparent et fiable pour connaître l’origine de votre électricité : les Garanties d’Origine.

Grâce aux GO, vous avez la preuve légale qu’un fournisseur vous vend de l’électricité issue de source renouvelable. Cela permet de différencier l’électricité verte d’une offre grise, dont l’électricité provient du nucléaire ou de sources polluantes (charbon, gaz ou pétrole).

L’électricité verte en France : un enjeu pour l’avenir

Consommer vert, c’est aussi pousser la France à penser sa transition énergétique ! La notion de « transition énergétique » est apparue dans les années 1980. Elle désigne le changement de nos moyens de production et de notre consommation énergétique, pour tendre vers un mix majoritairement renouvelable. Ce changement de modèle présente des avantages :  

• L’indépendance énergétique
  Utiliser les énergies renouvelables, c’est se donner les moyens d’être moins dépendant d’autres pays. C’est notamment le cas pour le charbon, le gaz ou le pétrole.
• Des émissions de CO2
  Actuellement, les fortes émissions de CO2 que génère notre production électrique est la principale cause du réchauffement climatique.
• La limitation des risques sanitaires
  L’extraction et l’utilisation des énergies fossiles présentent de nombreux dangers. Parmi eux, des risques d’éboulement, d’explosion ou d’inhalation de gaz toxiques.
• Le développement d’une industrie non délocalisable, à fort capital humain et économique
  Favoriser les énergies renouvelables, c’est aussi encourager le développement d’une industrie locale et la création d’emplois. Par exemple, l’hydraulique emploie 4 fois plus que le nucléaire par TWh d’électricité produite. Bref, on protège les emplois sur le sol français !

Pour aller plus loin nous avons développé un dossier en 4 parties qui traite en détails les enjeux évoqués plus haut.👇

Et si on s’inspirait des Pays-Bas ?

Au Pays-Bas, presque la moitié de la population a fait le choix de consommer de l’électricité d’origine renouvelable. Pour cela, les consommateurs ont souscrit à des offres vertes qui ont permis aux fournisseurs d’acheter des Garanties d’Origine, donc de rémunérer les producteurs d’électricité verte.

Pourcentage de consommation volontaire d’électricité verte dans un pays = Garanties d’Origine utilisées / Consommation totale
Source : AIB 2022 [3]

La grande différence entre la France et les Pays-Bas s’explique par une forte demande d’électricité verte de la part des consommateurs côté Pays-Bas. La GO permet de couvrir cette demande et d’encourager une consommation volontaire. Plus les GO sont utilisées via une demande volontaire d’électricité verte, plus la part de consommation d’électricité verte au niveau national augmente. De ce fait, le signal d’investissement dans les énergies renouvelables n’en sera que plus fort. C’est ainsi qu’à l’été 2018, un parc éolien off-shore de 740MW de puissance installée a remporté un appel d’offre aux Pays-Bas sans aucune subvention !

Voilà, vous savez désormais pourquoi il est important comprendre d’où provient l’électricité que vous consommez et pourquoi cela constitue un enjeu de taille dans la transition énergétique de notre pays. Si l’électricité d’origine renouvelable ou les Garanties d’Origine c’est encore un peu flou pour vous, rendez-vous sur nos autres contenus !

Sources :
[1] CRE ; Observatoire des marchés de détail du 3e trimestre 2022 (consommation électrique d’un foyer moyen français)
[2] AIB ; Consommation d’électricité et d’électricité verte en Europe, 2022 (quantité moy. de CO2 émise par un kWh d’électricité produit en Europe)
[3] AIB ; Consommation d’électricité et d’électricité verte en Europe, 2022

Photo by Karsten Würth

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Mise à jour le 13 mars 2024

Le saviez-vous ? La production d’électricité représente 30% des émissions de CO2 (oui, un tiers !) en Europe [1]. Cette pollution s’explique par l’exploitation, encore massive, des énergies fossiles pour produire notre électricité. En tant que français qui avons fait des choix orientés vers le nucléaire il y a une cinquantaine d’années, sommes-nous réellement concernés par la question ? Peut-on vraiment mettre fin au fossile ?

Pour répondre à ces questions, nous aborderons deux points clés dans cet article  :

• L’électricité et émissions de CO2, tour d’horizon
• Idée reçue : la France n’est pas concernée par les émissions de CO2

L’électricité et émissions de CO2, tour d’horizon

Nous vous le disions, la production d’électricité est l’un des principaux émetteurs de CO2 au monde et en Europe. Pour l’illustrer, voici un graphique tiré du rapport annuel du Ministère de la Transition Écologique :

Origine des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie dans le monde (2020)

Source : Ministère développement durable ; « Chiffres clés du climat France, Europe et Monde », 2023

Si la production d’électricité émet autant de CO2, c’est parce que nous exploitons les énergies fossiles pour la produire (charbon, gaz, fioul). En 2022, les énergies fossiles représentaient 39% de la production d’électricité en Europe [2]. Alors que cette part diminuait progressivement depuis 20 ans (elle s’élevait à + de 50% au début des années 2000), l’utilisation des énergies fossiles pour la production d’électricité est repartie à la hausse en 2021 avec la crise énergétique et le conflit russo-ukrainien.

Toutefois, depuis la pandémie de 2019, les énergies renouvelables se sont fait une place de choix dans le mix de production européen, allant jusqu’à dépasser la production électrique fossile en 2020 ! En 2022, l’éolien et le solaire cumulé représentaient 27% de la production d’électricité Europe, ont dépassé une fois de plus la production issue du gaz (19%).

Part (%) de la production d’électricité par source d’énergie en Europe (2023)

Source : EMBER ; « European Electricity Generation » 

👉 Les énergies renouvelables qui challengent les énergies fossiles, ça vous intéresse ?
Nous vous conseillons ces articles :

• COVID-19 et énergie : 5 points à retenir
• Quand les énergies renouvelables produisent plus que les énergies fossiles

Pour agir sur la pollution du mix de production d’électricité en Europe, il n’y a pas de secret : il faut changer nos habitudes de consommation électrique !

Pour cela, rien de plus simple, il faut faire le choix éclairé (sans mauvais de jeu de mot !) d’une consommation d’électricité d’origine renouvelable. C’est simple, et cela peut vraiment faire bouger les choses !

On vous dit tout ici 👇

Note : nous avons réalisé cette petite vidéo en 2018, ce qui explique la donnée « 35% des émissions de CO2 » qui, fort heureusement a diminué depuis 😉. Les explications données par notre cher JD dans cette vidéo sont, elles, plus que jamais d’actualité ! 

Une idée reçue tenace : la France n’est pas concernée par ces émissions de CO2

C’est un argument qui ressort souvent en effet : En France, notre électricité provient principalement du nucléaire et n’émet donc pas de CO2. De ce fait, sommes-nous vraiment concernés par la pollution électrique ? Pourquoi un consommateur d’électricité doit se considérer européen et non pas strasbourgeois, alsacien, français ou citoyen du monde ?

Notre réseau électrique est européen

L’électricité n’a pas de frontière physique mais des frontières politiques.

Il est important de considérer qu’un consommateur d’électricité est européen et qu’il utilise les mêmes sources énergétiques, peu importe le pays où il se trouve. En appuyant sur un interrupteur, c’est l’ensemble des centrales européennes que nous sollicitons. C’est cohérent d’un point de vue physique et surtout, c’est à cette échelle que nous pouvons agir !

L’électricité se déplace à 200 000 km par seconde. Si nous avons l’impression que l’électricité arrive de manière instantanée, c’est que le signal électrique a une vitesse proche de la vitesse de la lumière lorsqu’il se déplace dans le cuivre. Si un câble électrique faisait le tour de la terre en ligne droite, l’électricité pourrait en faire 5 fois le tour en une seconde !

Ainsi, n’importe quelle centrale électrique est susceptible de répondre instantanément à notre besoin d’électricité à partir du moment où elle est connectée à notre réseau électrique. Or, ce réseau est EU-RO-PEEN (puisqu’on vous le dit) !

Cliquez-ici pour accéder à la carte interactive en plein écran [3]

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les pays européens ont coopéré intensément afin d’obtenir un réseau électrique dense traversant les frontières. Il n’est pas rare d’entendre parler de « plaque de cuivre européenne » pour illustrer le fait que l’électricité circule facilement entre les pays européens. De nombreux travaux sont d’ailleurs encore réalisés pour connecter davantage les pays.

Rien qu’en France, il y a plus de 50 interconnexions avec nos pays voisins. D’ailleurs, de nouvelles interconnexions haute tension ont été mises en fonctionnement récemment (« IFA 2 » et « Eleclink » avec le Royaume-Uni), et d’autres devraient l’être prochainement : « Savoie-Piémont » avec l’Italie, opérationnelle courant 2023 ; « Golfe de Gascogne » avec l’Espagne, opérationnelle en 2027 et « Celtic Interconnector » avec l’Irlande, opérationnelle d’ici 2026.

La France a son rôle à jouer dans la transition énergétique européenne

Vous l’aurez compris, en allumant notre ampoule chez vous il est possible de recevoir de l’électricité émanant d’une centrale du Danemark ou de Pologne, au même titre qu’une centrale française. Alors :

• ❌ Non, on ne consomme pas que du nucléaire en France
• ✔️ Oui, nous sommes également responsables du charbon brûlé en Pologne ou en Allemagne, et du gaz brûlé au Royaume-Uni.

En tant que consommateur en France, il est important de considérer que 29% de nos émissions de CO2 sont dues à notre consommation d’électricité, soit directement pour nous chauffer ou nous éclairer, soit lorsque nous utilisons un service ou un produit ayant impliqué des entreprises ou des administration européennes.

👉 Tous les consommateurs européens d’électricité doivent agir ! Les particuliers, les entreprises, les administrations doivent toutes demander à ce que leur électricité soit d’origine renouvelable partout en Europe.

Sources :
[1] Ministère développement durable ; « Chiffres clés du climat France, Europe et Monde », édition 2023
[2] EMBER ; « European Electricity Review », 2024
[3] Entsoe Map – Electricity Grid

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Mise à jour le 16 mai 2024

La production d’électricité est responsable de 30% des émissions de CO2 [1] liées à l’activité humaine dans le monde. Fort heureusement, les énergies renouvelables, ou énergies vertes, ont connu un véritable essor depuis les années 2000. Ces nouvelles filières de production d’énergie devraient à l’avenir représenter une plus grande partie de notre mix électrique. Explications…

Dans cet article, nous reviendrons sur l’impact environnemental des énergies renouvelables en 3 temps :

• L’analyse de cycle de vie (ACV)
• La comparaison entre les filières renouvelables et non renouvelables
• Le temps de retour carbone (TRC)

Mesurer l’impact environnemental des énergies renouvelables

Il est primordial dans un premier temps de se pencher sur l’empreinte carbone de chacune d’entre elles. Cela va nous permettre de faire un choix qui, on l’espère, limitera les effets sur l’environnement. Il existe pour cela des outils et des indicateurs tels que l’analyse de cycle de vie (ACV) et le temps de retour carbone (TRC).

1.  L’analyse de cycle de vie (ACV) pour mesurer l’impact environnemental

Pour quantifier l’impact environnemental des énergies, il faut s’intéresser au taux d’émission de CO2 lors de la production d’électricité dans les centrales, mais également lors de la construction et du démantèlement de celles-ci. L’analyse du cycle de vie s’intéresse aux impacts environnementaux d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie. Cela signifie comprend l’extraction et le du traitement des matières premières, les processus de fabrication, de transport et de distribution, l’utilisation et de la réutilisation du produit fini et, finalement, le recyclage et la gestion des déchets en fin de vie.

Voici un exemple avec un parc d’éoliennes :

Source : l’ADEME ; « Impact environnemental de l’éolien français. »

Cette méthode permet de qualifier et de quantifier l’impact environnemental direct et indirect causé par la production d’énergie selon différents indicateurs tels que :

• le potentiel de réchauffement climatique,
• la toxicité humaine,
• l’acidification,
• la consommation d’énergie primaire,
• l’épuisement,
• les pénuries prévisibles des ressources minérales et fossiles.

2. Comparaison de l’impact environnemental des filières renouvelables et non renouvelables

De nombreuses études et rapports ont été publiés en utilisant ces méthodes d’analyse. Certains comparent à la fois l’impact de l’énergie renouvelable vs non renouvelable mais aussi les différences d’impacts au sein même des énergies renouvelables.

Petit tour d’horizon des comparaisons effectuées :

Impact environnemental des énergies fossiles

Contrairement aux énergies renouvelables ou au nucléaire, l’électricité produite à partir de l’énergies fossiles (type charbon, gaz ou fioul) génère beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. L’ACV de l’énergie au charbon affiche ainsi un bilan carbone de 1060 gCO2eq/kWh. Cela équivaut à émettre 85 fois plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que l’électricité éolienne, et 19 fois plus que l’électricité produite par le photovoltaïque.

Impact environnemental de l’éolien

La production d’électricité issue de la filière éolienne est l’une des plus « vertes » du mix électrique. En effet, elle n’émet pas de CO2 directement. Il est toutefois important de prendre en compte le bilan carbone de son cycle de vie qui s’élève à 14,1g CO2eq/kWh. Ce taux varie évidemment en fonction de la localisation du parc éolien et de la technologie utilisée (on ou offshore).

Impact environnemental du photovoltaïque

Autant plébiscité que l’éolien, le photovoltaïque n’est toutefois pas le moins impactant avec un taux d’émission s’élevant à 43g CO2eq/kWh. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, l’occupation des sols ou l’utilisation de matériaux rares dont l’extraction consomme une énergie souvent très carbonée, mais aussi les processus de fabrication complexes.

Impact environnemental de l’hydraulique

Tout comme l’éolien, plusieurs facteurs peuvent faire varier le taux d’émission de l’énergie hydraulique. Parmi eux, la puissance installée, les infrastructures nécessaires à la production, ou encore les variations climatiques. Néanmoins, l’électricité d’origine hydraulique est connue pour produire peu d’émission. En moyenne, elle produit 6 g de CO2eq émis dans l’atmosphère pour produire 1 kWh.

Impact environnemental du nucléaire

Tout comme l’énergie éolienne et l’énergie photovoltaïque, une centrale nucléaire n’émet pas de CO2 en production. Son impact environnemental est donc très limité. L’analyse de son cycle de vie, de l’extraction de la matière première au stockage des déchets, démontre un bilan carbone de 6 g CO2eq/kWh, ce qui peut sembler avantageux. Toutefois, il n’en reste pas moins producteur de déchets nucléaires, très difficiles à recycler et dangereux.

Source : ADEME, Bilan GES [2]

3. Le temps de retour carbone (TRC)

L’indicateur utilisé pour mesurer la performance carbone d’un outil de production d’énergie est le Temps de Retour Carbone (TRC). Le TRC répond à la question suivante : combien de temps de production d’électricité faut-il pour amortir les émissions de gaz à effet de serre rejetées durant son cycle de vie ?

Les sources d’énergie, renouvelables ou non, sont mises en commun dans notre réseau électrique. Rappelons que la production d’électricité par un site renouvelable ne dégage pas de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, plus il y a d’électricité injectée dans le réseau, plus l’empreinte moyenne en GES d’un kWh baisse.

Cette “économie” de GES permet de compenser les émissions liées au cycle de vie d’une installation. En fonction de la précision de calcul, on peut considérer différentes étapes du cycle de vie : construction, transport, installation, maintenance, recyclage, démantèlement…

👉 Plus l’indice de TRC est faible, plus l’installation limite son impact environnemental

Lorsqu’un site de production d’énergies renouvelables fonctionne, il produit de l’électricité sans émettre de GES. Il devrait donc être possible de réduire le fonctionnement de centrales électriques classiques qui, elles, sont polluantes. Ainsi, le fonctionnement de l’installation renouvelable permettrait de compenser l’émission des GES des centrales électriques classiques… Mais aussi celles liées aux émissions dues au cycle de vie de l’installation.

Plus le réseau local d’électricité a un fort indice d’émission de GES, plus l’installation permet d’éviter d’importantes émissions de GES. Le temps de retour carbone de l’installation n’en sera que raccourci. On peut donc dire que le temps de retour carbone dépend largement de la teneur en carbone de l’électricité proposée localement sur le réseau.

Les méthodes de calculs du TRC

Il existe de multiples méthodes pour calculer ces temps de retour carbone (par l’énergie grise, par le facteur d’émission…). Suivant la méthode utilisée, les résultats peuvent varier du simple au double. L’important est de retenir que ce Temps de Retour Carbone dépend entre autres du lieu et du processus de fabrication et sensiblement du mix énergétique du lieu d’utilisation.

Vous pouvez observer ci-dessous un graphique représentant l’empreinte carbone cumulée d’un panneau photovoltaïque, tout au long de son cycle de vie (ici 30 ans). Le TRC est le temps pour lequel l’empreinte carbone de l’installation est devenue nulle.
A titre d’exemple, un panneau photovoltaïque (facteur d’émission CO2 moyenné) et implanté en France aura un temps de retour carbone de 15 ans.

Temps de Retour Carbone d’un panneau photovoltaïque

Attention ! Pour plus de visibilité dans ce graphique, le TRC ne prend pas en compte la compensation des émissions de CO2, causées par le démantèlement de l’installation. Si l’on prenait en compte son cycle de vie complet, le TRC aurait été plus long.

Par analogie, on peut parler également de temps de retour énergétique. Il s’agit du temps de production nécessaire pour que l’installation produise autant d’énergie qu’il en a fallu pour la créer, l’installer et la recycler. Néanmoins, cet indicateur ne prend pas en compte la teneur en carbone de l’électricité avec laquelle l’installation a été fabriquée et recyclée.

Pour pousser la réflexion plus loin, le site de l’ADEME propose plusieurs études par secteur d’énergie. Vous savez désormais qu’il est faux de penser que les énergies renouvelables n’ont pas d’impact environnemental. Il faut par ailleurs savoir regarder à long terme afin de déterminer quelle est la meilleure solution pour notre futur. Et vous, vers quelle énergie allez-vous vous tourner ?

Sources :
[1] Ministère de la Transition Ecologique ; « Chiffres clés du climat France, Europe et Monde », 2023
[2] ADEME ; « Bilan GES »

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