Baromètre 2021 de la consommation d’électricité verte en France

Baromètre 2021 de la consommation d’électricité verte en France

Baromètre 2021 de la consommation d’électricité verte en France

Mise à jour le 25 octobre 2022

Il est tout beau, il est tout chaud ! Le Baromètre 2021 (et pas n’importe lequel puisque c’est le nôtre !) de la consommation d’électricité verte en France vient de sortir. Cette année encore, pendant plusieurs mois, nous avons listé, consulté, recensé et compilé toutes les grandes entreprises et collectivités qui consomment de l’électricité verte sur le sol français. Spoiler alert : le chiffre a augmenté par rapport à l’année dernière !
Alors, on en est où de la conso verte ?

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Impact de notre consommation électrique

De 35% en 2019 à 33% cette année, la production d’électricité continue de représenter une part non négligeable des émissions de CO2 en Europe. Le charbon reste encore et toujours la première source fossile exploitée pour produire l’électricité. Elle n’en demeure pas moins la plus polluante (= 1,060 kg de CO2 eq émis dans l’atmosphère par kWh produit). A noter que l’exploitation du charbon – et des énergies fossiles en général – pollue l’ensemble du mix électrique européen, partagé de tous. Notre mix français est donc également impacté.

Côté français justement, un foyer moyen consomme chaque année l’équivalent de 4,6 MWh d’électricité par an. Un chiffre sensiblement similaire à l’année précédente. Cette consommation a représenté la même année près de 245kg de CO2 émis dans l’atmosphère.

baromètre 2021 émissions de CO2 générées par la consommation électrique des foyers

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

 

La France consomme peu d’électricité verte

70% des Français se disent favorables à la consommation d’électricité verte. C’est est une vraie bonne nouvelle, puisqu’ils étaient 61% l’année dernière.

Ceci dit, être favorable, c’est bien, mais passer à l’action, c’est mieux ! Et là, nous sommes encore loin du compte, puisque nous ne sommes que 10,9% à consommer volontairement vert (soit 48,5 TWh). Oui, c’est encore très peu, surtout lorsque l’on sait que la moyenne européenne s’élève à 26%, et que la France se classe au 19ème rang sur 32 pays. Les meilleurs élèves européens ont réussi à atteindre des taux de consommation volontaire assez spectaculaires. On notera l’exemple de l’Autriche (98,04%), du Luxembourg (90,60%) et de l’Irlande (88,67%).

baromètre 2021 la france est un frein à la transition énergétique européenne

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

Notons également que la France demeure un frein à la transition énergétique européenne. En termes de consommation électrique totale, elle représente 15% de la consommation européenne. Toutefois, en terme de consommation verte, elle n’en représente cependant que 6%… En clair ? Nous représentons un potentiel encore inexploité de consommation d’électricité d’origine renouvelable. Un potentiel qui pourrait booster considérablement le développement des énergies vertes et notre transition énergétique.

baromètre 2021 la france est un fort potentiel pour la transition énergétique

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

Nous exportons nos Garanties d’Origine

Nous l’évoquions déjà dans notre dernier Baromètre la Garantie d’Origine (GO) est le seul outil légal de traçabilité, de l’électricité verte en Europe. Elle donne au consommateur le pouvoir de choisir l’origine de l’électricité qui va circuler dans le réseau (et arriver à la maison !). En choisissant de consommer volontairement de l’électricité verte – donc en augmentant la demande de GO – le consommateur exerce une pression économique en faveur des énergies renouvelables.

A grande échelle, un scénario se profile. Face à une hausse de la demande de GO, les producteurs d’électricité seraient contraints d’investir dans le développement et/ou la construction de moyens de production exploitant les énergies vertes. Ces dernières occuperaient davantage de place dans le mix électrique européen au détriment des énergies fossiles.

Recentrons-nous sur la France. Dans le Baromètre, nous soulignons qu’elle exporte une grande partie de ses GO, faute de demande nationale. En effet, sur 77,4 TWh de GO émises en 2019, 35 TWh ont été exportés vers chez nos voisins européens, soit près de la moitié !

baromètre 2021 la garantie d'origine comme moyen de développement des énergies renouvelables

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

La consommation verte des entreprises en France

Durant nos recherches, nous avons aussi recensé les grandes entreprises et collectivités qui exercent une activité sur notre sol (on parle bien d’entreprises françaises et étrangères). 539 entités qui représentent aujourd’hui une consommation totale annuelle de 188,39 TWh, soit environ 40% de la consommation d’électricité en France. Parmi elles, 138 consomment de l’électricité d’origine renouvelable de manière significative et 110 ont atteint les 100% de consommation verte (soit 17,30 TWh).

Baromètre 2021 QuiEstVert, recensement des entreprises vertes

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

Cette année encore, nous avons regroupé les entreprises étudiées par secteur d’activité.

Industries : sur 186 entreprises étudiées, 31 consomment de l’électricité verte et 24 ont atteint 100% de consommation.
Entreprises de services et de grande distribution : sur 184 entreprises étudiées, 70 consomment de l’électricité verte et 53 se sont engagées à consommer une électricité 100% d’origine renouvelable.
Collectivités et services d’État : sur 169 entités recensées, 37 consomment de l’électricité verte.

baromètre 2021 consommation d'électricité des entreprises en france

Nouveauté 2021, Lyon a fait une très belle entrée dans notre Baromètre ! En effet, la ville consomme 100% d’électricité verte depuis 2018, la plaçant à la seconde place du podium des collectivités et administrations, par ordre de volume consommé. Notons également ses efforts pour privilégier les énergies renouvelables pour l’ensemble des énergies consommées (gaz, réseau de chaleur, etc.), passant de 21 % à plus de 30 % de sa consommation annuelle.

👉 Retrouvez le Baromètre 2021

Ce que l’on retient de ce Baromètre

Par leurs choix de consommation électrique, les entreprises et collectivités jouent un rôle déterminant dans le développement des énergies renouvelables. D’abord en raison de leur volume de consommation. Ensuite, pour l’influence d’un tel choix auprès des parties prenantes (clients, partenaires et même concurrents), les poussants elles-mêmes à consommer de l’électricité verte.

Néanmoins, comme expliqué clairement dans le Baromètre, la consommation verte reste timide dans notre pays. Les raisons qui expliquent cette tendance sont sensiblement les mêmes que celles évoquées dans notre dernière édition :

  • Une ouverture du marché à la concurrence qui s’est faite tardivement. De fait, elle laisse encore peu de place à l’information sur les nouvelles offres, dont les offres vertes ;
  • Du côté des entreprises (déjà consommatrices ou désireuses de le devenir), une peur du bad buzz ou de greenwashing si elles communiquaient ouvertement sur leurs engagements.

baromètre 2021 l'appel de QuiEstVert pour le développement des énergies renouvelables

Pourtant, une hausse de la consommation d’électricité d’origine renouvelable, associée au mécanisme des Garanties d’Origine, aurait un impact puissant sur la transition énergétique française et européenne. C’est pourquoi nous, QuiEstVert, lançons un appel aux acteurs du marché :

  • aux entreprises et organismes qui soutiennent la démarche de consommation d’électricité d’origine renouvelable pour sensibiliser l’opinion publique
  • mais aussi à destination des fournisseurs, investisseurs et décideurs pour qu’ils apportent davantage de transparence et d’information sur le fonctionnement du marché et les offres vertes.

 

Retrouvez le Baromètre 2021 de la consommation d’électricité verte française.
Pas le temps de le lire ? On vous le propose en infographie !


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Idées reçues sur les énergies renouvelables

Idées reçues sur les énergies renouvelables

Idées reçues sur les énergies renouvelables

Mise à jour le 28 juillet 2023

« Les énergies renouvelables, ça coûte trop cher. Jamais elles ne pourront couvrir à elles seules l’ensemble des besoins énergétiques. Et en plus, elles polluent. »
Voilà un certain nombre d’idées reçues sur les énergies renouvelables qui ont surement dû arriver jusqu’à vos petites oreilles (et auxquelles vous croyez peut-être). Mais sont-elles réellement fondées ? Encore une mission pour QuiEstVert, qui démêle le vrai du faux pour vous !

Voici les idées reçues sur lesquelles on lève le voile ! Alors, à votre avis, Vrai ou Faux ?

 

1. Les énergies renouvelables (EnR) coûtent beaucoup trop cher.

FAUX

Attaquons par l’idée reçue la plus persistante : les EnR coûtent trop cher. Et bien c’est un grand FAUX. Dans l’un de ses derniers rapports, « Renewable power generation costs in 2021 », l’IRENA [1] explique clairement et sans équivoque que le coût de production des énergies renouvelables dans le monde ne cesse de baisser depuis 2010. Ainsi, entre 2010 et 2021, on a enregistré une diminution de 87% des coûts de production des panneaux photovoltaïques, de 63% pour l’éolien terrestre et de 54% pour l’éolien offshore.

Coût de production selon les technologies de production 2020 – 2021 (monde)

cout de production éolien et photovoltaïque

Source : IRENA.

Comment expliquer ce phénomène ? Tout simplement parce que contrairement aux énergies fossiles, les EnR ne sont pas limitées en quantité. Nous avons donc d’un côté les énergies fossiles, dont l’accès aux ressources est de plus en plus compliqué – aussi bien en raison des manœuvres politiques à effectuer, qu’en raison des points de forage toujours plus difficiles d’accès – et dont les coûts opérationnels ne cessent de croître. De l’autre, nous avons les énergies renouvelables, dont les technologies qui les exploitent sont de plus en plus performantes, générant ainsi des économies d’échelle sur les coûts opérationnels (construction, démantèlement, recyclage).

Et ce n’est pas tout. Non seulement les coûts des énergies renouvelables baissent, mais ils sont aussi en phase de rattraper ceux des énergies fossiles, et ça c’est une vraie bonne nouvelle ! Car selon le même rapport de l’IRENA, il apparaît que plus des 2/3 (soit 163 GW) de la capacité renouvelable installée en 2021 étaient moins coûteux que les options au charbon les moins chères [2].

👉 Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons l’un de nos articles, dédié aux énergies renouvelables et à la relance économique.

2. Les énergies renouvelables ne peuvent pas couvrir la demande électrique.

VRAI, mais faisons en sorte que cela devienne FAUX

L’un des arguments le plus souvent brandi par les anti-EnR est celui de l’intermittence des énergies renouvelables, qui de ce fait, les empêcherait de couvrir l’ensemble de nos besoins en électricité. Effectivement certaines technologies, à l’instar des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, sont dépendantes des conditions météorologiques pour fonctionner : le soleil ne brille pas 24/24h et le vent ne souffle pas tout le temps à la même force. Par définition, ces technologies ne peuvent donc pas produire de l’électricité à la demande. Par ailleurs, il est clairement établi qu’avec les moyens de production actuels, les énergies renouvelables ne sont pas – à ce jour – en capacité de subvenir à l’ensemble de nos besoins en énergie.

Oui mais voilà : si nous développions les moyens de production renouvelables à très grande échelle (au niveau national certes, mais aussi et surtout à l’échelle européenne), cela exercerait une pression sur le réseau électrique et ainsi pourrait couvrir la majorité de la consommation électrique européenne. Comment ? En développant les moyens existants, en en construisant de nouveaux, tout en exploitant les zones à fort potentiel. Par zones à fort potentiel, nous pensons notamment à des régions du sud (comme l’Espagne ou l’Italie) en y installant davantage de panneaux solaires par exemple, ou encore aux côtes danoises et hollandaises avec davantage de parcs éoliens. A ce propos, saviez-vous que la France est le 2ème gisement éolien offshore d’Europe ? Un potentiel encore quasi inexploité aujourd’hui…

Quoiqu’il en soit, la mise en pratique d’un développement massif des EnR leur permettrait d’occuper une place majoritaire dans le mix de production européen et de couvrir ainsi une plus grande partie de nos besoins en énergie.

Les EnR produisent plus d’électricité que les énergies fossiles

Oui : depuis quelques années, les énergies renouvelables produisent plus d’électricité que les énergies fossiles. C’est le cas plus précisément depuis 2020, avec le premier confinement où l’on le solaire photovoltaïque et l’éolien ont produit plus d’électricité que le charbon. Et fait inédit, depuis 2023, ces énergies produisent plus d’électricité que le gas !

Production d’électricité via les énergies renouvelables versus les énergies fossiles (Europe)

les énergies renouvelables produisent plus que les énergies fossiles

 Source : EMBER [3]

Enfin, peut-être vous êtes-vous dit en lisant cette idée reçue que tout serait bien plus simple si l’on pouvait stocker l’électricité pour pallier les baisses de production. Et vous avez raison ! Notons que des technologies sont aujourd’hui à l’essai pour pouvoir emmagasiner l’électricité, ceci dans le but de l’injecter dans le réseau en cas de pic de consommation ou de baisse de production. Ces moyens existent d’ailleurs déjà dans les centrales hydroélectriques, dont la STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage), qui fonctionne grâce à un système de cycle pompage-turbinage.

3. Produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables consomme plus d’énergie que cela n’en fournit.

FAUX

Sur toute leur durée de vie, les technologies exploitant les énergies renouvelables produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Pour vérifier cela, on calcule le temps de retour énergétique, qui est le rapport entre l’énergie utilisable et l’énergie dépensée.

Prenons l’exemple d’un panneau photovoltaïque, dont la durée de vie moyenne est de 30 ans. On constate dans le graphique ci-dessous que, selon les technologies, il faudra entre 2 et 4 ans de production énergétique au panneau pour amortir l’énergie qui aura été nécessaire à sa fabrication, son fonctionnement, sa maintenance, son démantèlement, etc. Autrement dit, un peu moins d’un 5ème de sa durée de vie !

4. Les énergies renouvelables polluent.

VRAI

Avant toute chose, précisons que nous parlerons de pollution dans cette idée reçue, nous ne traiterons que les émissions de gaz à effet de serre, mais évidemment nous savons qu’il y a d’autres pollutions environnementales à prendre en compte.

Ce qu’il faut d’abord bien avoir en tête, c’est que les énergies renouvelables n’émettent pas de CO2 lorsqu’elles produisent de l’électricité. Rien, zéro, nada, walou. En revanche, si l’on prend du recul et que l’on regarde l’ensemble du cycle de vie de ces installations (parcs éoliens, centrales hydroélectriques, parcs photovoltaïques…) on se rend compte qu’elles ont bien un impact environnemental. Des gaz à effet de serre sont en effet rejetés sur des étapes clés de leur vie, comme lors de leur fabrication, de leur maintenance ou encore de leur démantèlement.

Pour quantifier les émissions des centrales électriques (exploitant les EnR ou non), on utilise l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Une méthode qui va tenir compte de l’ensemble des impacts qu’elles vont avoir sur l’environnement (écotoxicité, impact sur la biodiversité, pollution des sols, émissions de CO2 etc…) lors de toutes les étapes de la vie d’un produit (extraction des matières premières, fabrication, mise en service, transport, maintenance, distribution, recyclage, gestion des déchets de fin de vie etc…)

Facteur d’émission de CO2 selon la source d’énergie utilisée

émissions de CO2 selon les filières : éolienne hydraulique solaire biomasse nucléaire fossile

Source : ADEME [4]

C’est donc grâce à l’ACV que l’on sait que les EnR ont un impact environnemental, mais surtout qu’elles émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole). C’est le cas non seulement lorsqu’elles produisent de l’électricité (les énergies fossiles étant extrêmement polluantes et émettrices de CO2), mais aussi sur l’ensemble de leur cycle de vie (les extractions de matières étant beaucoup plus importantes et polluantes pour le fossile, tout comme leur transport, etc.).

Vous l’aurez compris, l’impact des énergies fossiles sur l’environnement – au travers des fortes émissions de CO2 qu’elles génèrent – ne fait aucun doute. Cet impact est beaucoup plus important que celui des énergies renouvelables et du nucléaire. Si l’on regarde ces chiffres d’un peu plus près, on remarque que le solaire présente un facteur d’émissions de CO2 plus important que les autres EnR. Cette différence est due au fait que les panneaux photovoltaïques des générations actuelles sont fabriqués à partir de métaux rares. Métaux qu’il faut extraire et qui mobilisent des hommes et des installations, le tout émettant effectivement des GES. Notons néanmoins que ces émissions restent bien en deçà de celles qui sont relatives au fossile et que des nouvelles technologies de PV n’utilisant pas ou peu de métaux rares sont déjà en cours de développement et seront bientôt installées.

5. Les énergies renouvelables émettent plus de CO2 que l’énergie nucléaire.

VRAI

Oui les énergies renouvelables émettent davantage de CO2 que le nucléaire. Et oui, cette idée reçue est fortement corrélée à la précédente. Vous l’aurez compris, les technologies exploitant les EnR génèrent des émissions de CO2 tout au long de leur cycle de vie. Comme vous le constatez dans le visuel ci-dessus, leurs émissions par kWh sont mêmes supérieures à celles du nucléaire, avec 6g de CO2eq/kWh pour le nucléaire, contre 43g pour le solaire, 14,1g pour l’éolien et sont égales à l’hydraulique avec 6g aussi (qui est la plus grande source source d’EnR en France). Ceci explique d’ailleurs pourquoi le mix de production français est fortement décarboné par rapport à celui de nos voisins européens : le nucléaire et les énergies renouvelables assurent en effet globalement 90% de la production électrique de notre pays.

Chez QuiEstVert, nous ne pensons pas qu’il faille se concentrer sur l’abandon du nucléaire en Europe, mais plutôt sur l’arrêt définitif des centrales électriques émettant le plus de CO2 : c’est-à-dire les centrales à charbon en priorité, suivi des centrales au gaz et du pétrole. Pourquoi ? Parce que le charbon est aujourd’hui la première source d’énergie utilisé pour produire de l’électricité en Europe et c’est aussi le moyen de production le polluant avec 1,060 kg de CO2 eq émis dans l’atmosphère pour chaque kWh produit. C’est donc sur le charbon (et les énergies fossiles en général) qu’il convient de concentrer nos efforts – et les débats – si l’on veut décarboner le mix électrique européen et accomplir notre transition énergétique.

6. Le développement des énergies renouvelables ne peut pas se faire sans subvention.

FAUX

Non seulement les EnR peuvent être développées sans subvention publique (soutien financier de l’Etat), mais surtout cela existe déjà ! Le premier exemple date de 2018 où, pour la première fois en Europe, un projet de parc éolien offshore financé sans subvention a été lancé aux Pays-Bas.

Comment ce scénario est-il rendu possible ?

Lorsqu’un consommateur souscrit à un contrat d’électricité verte, il achète les Garanties d’Origine (GO) associées, qui attestent légalement l’origine renouvelable de l’électricité et participe au financement des producteurs renouvelables. Ainsi, dans les pays où la consommation volontaire d’électricité verte (donc de GO) est élevée, la Garantie d’Origine a atteint des niveaux de prix qui permettent d’investir durablement dans de nouveaux moyens de production renouvelables sans faire appel aux aides de l’Etat et en concurrençant définitivement les autres technologies. Pour reprendre l’exemple de nos voisins hollandais, où la consommation volontaire d’électricité verte était de 55,22% en 2022 [5], la Garantie d’Origine a atteint un prix suffisamment rentable pour lancer les projets éoliens offshore évoqués ci-dessus.

A noter que cette tendance ne se limite plus qu’aux Pays-Bas : en Ecosse et en Espagne, des projets similaires voient le jour, dans la filière éolienne mais aussi celle du photovoltaïque. En France nous n’en sommes pas encore à ce stade… Avec 14,17% de consommation volontaire d’électricité verte [6], il faudrait dans un premier temps que consommateurs finaux et professionnels s’engagement collectivement et massivement dans la consommation d’électricité d’origine renouvelable. Ceci dans le but de valoriser davantage les Garanties d’Origine émises par les producteurs français et pouvoir, à terme, créer des signaux d’investissements favorables, durables et sans subvention publique vers ces énergies.

7. Les énergies renouvelables favorisent la création d’emplois.

VRAI

Savez-vous que les énergies renouvelables ont permis d’employer 12,7 millions de personnes à travers le monde en 2021 ? [7] Et que ce sont 700 000 emplois de plus par rapport à l’année précédente ? Selon son rapport sur le sujet, l’IRENA dressait en début d’année ce constat, plutôt réjouissant.

Nombre d’emplois à travers le monde liés directement aux énergies renouvelables

emploi des énergies renouvelables par pays

Source : IRENA

Bien que ces emplois se concentrent dans un petit nombre de pays (la Chine en tête), l’Union Européenne n’en demeure pas moins un bassin porteur pour l’emploi dans le secteur du renouvelable : en 2021, elle concentrait en effet plus d’5,37 millions de postes. Et parmi les pays qui emploient le plus en Europe, on retrouve notamment l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Espagne… Et la France !

La France reste à la traine mais qui n’en représente pas moins un vrai potentiel. En 2022, les énergies renouvelables employaient plus de 70 000 personnes sur notre sol [8]. Un chiffre qui reste faible en comparaison avec certains voisins européens, mais qui tend à augmenter au fil des années, notamment grâce aux différents projets éoliens offshore qui voient le jour.

En effet, notre pays présente cependant un réel potentiel, en particulier en ce qui concerne la filière éolienne. En 2022 cette dernière employait plus de 19 300 personnes. Parmi les régions du pays qui emploient le plus, on retrouve ainsi le bassin parisien (avec de nombreux sièges sociaux), la région Nord-Est, les régions Auvergne Rhône-Alpes, PACA et Occitanie.

Notons enfin qu’au vu de la conjoncture économique du secteur (cf. la baisse des coûts de production vue en Idée reçue 1) et de la multitude de projets à venir (par exemple, 2 projets de parcs éoliens offshore mis en service en France d’ici 2022), il y a fort à parier que le nombre d’emplois générés par les EnR continuera de croître dans les prochaines années.

8. Les énergies renouvelables affectent la compétitivité économique des entreprises.

FAUX

Non, les énergies renouvelables n’ont pas d’impact négatif sur la compétitivité des entreprises, au contraire. Et ceci pour deux raisons.

Premièrement, il faut bien avoir à l’esprit que le réchauffement climatique engendrera (et engendre déjà) des coûts bien réels pour les entreprises. En effet, déjà en 2018, le CDP [9] annonçait des pertes financières liées au réchauffement climatique atteignant le milliard de dollars pour les 200 plus grandes entreprises de ce monde. Et vous imaginez bien que ce ne seront pas les seules. Ces pertes sont avant tout liées à l’augmentation des coûts d’exploitation (= installation de systèmes de refroidissement pour contrer la hausse des températures, réparations à la suite de fortes intempéries, etc.) Elles sont également le résultat d’un manque de confiance des consommateurs qui, dans le contexte d’une prise de conscience générale des problématiques environnementales, se désintéressent des enseignes qui n’intègrent pas le développement durable dans leur chaîne de valeur (= image ternie, manque de confiance, transparence etc.).

La consommation d’électricité d’origine renouvelable constitue donc une solution concrète pour ces entreprises qui souhaitent envoyer des signaux positifs à leurs clients et à leurs parties prenantes, tout en devenant actrices de la transition énergétique et ainsi participer au développement des énergies renouvelables et lutter contre le dérèglement climatique.

Et voilà !

Voici donc ce que l’on pouvait dire pour faire la lumière sur les idées reçues sur les énergies renouvelables. Des choses que vous avez apprises ? Qui vous ont surpris ? Faites-le nous savoir ! Et sinon, nous avons fait le même travail pour les Idées reçues sur l’électricité et les Idées reçues sur l’électricité verte.

 

Sources :
[1] IRENA ; « Renewable power generation costs in 2021 », 2022
[2] IRENA ; « Renewable power generation costs in 2021 », 2022
[3] EMBER ; « European electricity review », 2023
[4] ADEME ; « Bilan des émissions de GES », 2023
[5] AIB ; « European residual mix », 2022
[6] AIB ; « European residual mix », 2022
[7] IRENA ; « Renewable energy and jobs annual review 2022 », 2023
[8] Observ’ER ; « Baromètre 2022 des énergies renouvelables électriques en France »
[9] CDP ; « Global Climate Change Analysis 2018 »

Photo by Mark Merner

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Label d’électricité verte en France : quoi, comment ?

Label d’électricité verte en France : quoi, comment ?

Label d’électricité verte en France : quoi, comment ?

Mise à jour le 05 octobre 2023

Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, le nombre d’offres d’électricité verte a considérablement augmenté. Il pose un problème : comment obtenir de l’information qualitative et transparente sur ces offres ? Dans ce contexte, la création d’un label est-elle pertinente ? Quels seraient son utilité, ses critères et ses impacts ? Nous tentons d’y répondre dans cet article.

Dans cet article, nous revenons sur la pertinence d’un label d’électricité verte en France :

 

Rappel sur la réalité du marché électrique européen

Pour bien comprendre les enjeux, il faut avoir en tête trois points essentiels sur le réseau électrique :

L’électricité pollue

C’est un fait, l’électricité pollue. Chez QuiEstVert, il s’agit de notre cheval de bataille puisqu’en Europe, la production d’électricité est le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre devant les transports et l’agriculture. Elle représente 29% des émissions de CO2, soit 899 millions de tonnes relâchées dans l’atmosphère chaque année ! [1]

Nous sommes des consommateurs européens

Depuis les années 50, les pays européens se sont interconnectés et ont unifié leurs réseaux électriques, pour atteindre une capacité de production électrique suffisante pour couvrir la consommation européenne. Cela a permis de développer un réseau qui favorise une stabilité optimale et une solidarité entre les pays. La France est directement interconnectée avec 6 de ses voisins : le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Ainsi, physiquement, tant que les interconnexions aux frontières ne sont pas saturées, l’électricité circule librement et tous les européens la consomment.

Lorsqu’un français allume la lumière chez lui, l’électricité peut aussi bien provenir d’une centrale à charbon allemande que d’un parc éolien des Pays-BasC’est pourquoi il faut se considérer comme des consommateurs d’électricité européens.

pertinence d'un label sur le marché électrique vert européen

La France bloque la transition énergétique européenne

En 2022, la France représentait 14,46% de la consommation électrique totale européenne (= 459 TWh) [2]. Sa consommation d’électricité d’origine renouvelable représentait quant à elle seulement 6% (= 65,08 TWh) de la consommation verte totale européenne [3]. Avec un tel écart entre consommation totale d’électricité et consommation d’électricité verte, on comprend qu’il existe un potentiel inexploité.

comparaison consommations électriques en france

Dans le même temps, la France produit 24% de son électricité [4] avec des énergies renouvelables. Seulement ? Oui, l’électricité d’origine renouvelable, boudée par les français, est consommée chez nos voisins. En 2022, elle a exporté 47 TWh de Garanties d’Origine [5], ceci au bénéfice des consommateurs d’autres pays européens. Ces derniers n’ont donc pas besoin de développer leurs propres moyens de production puisqu’ils bénéficient des GO françaises à des prix ridiculement bas. De par cette situation, la France bloque la transition énergétique en Europe.

émissions utilisation GO francaises

Source : EEX ; Exportations de GO françaises ; 2022.

Quelle pertinence pour un label d’électricité verte ?

Alors que libéralisation du marché date de 2007, seul 1 français sur 5 déclare avoir déjà changé de fournisseur d’électricité. Pourquoi ?

On ne mesure pas assez l’impact de notre choix de consommation

Premier constat : de nombreux consommateurs n’ont pas conscience de l’impact que leur choix de consommation électrique peut avoir sur la transition énergétique.

Or, il s’agit d’une logique d’offre et de demande. Si la demande de l’électricité verte est supérieure à l’offre disponible, les producteurs sont contraints d’investir dans de nouveaux moyens de production. Cette situation permettrait un développement durable et efficient des EnR, via une demande volontaire et atomisée. C’est ce que l’on appelle le principe d’additionnalité collective. Chaque consommateur, entreprise, collectivité ou fournisseur d’électricité qui s’engage contribue à faire pression sur le marché. C’est pour cette raison qu’il faut choisir une électricité de source renouvelable ! Il existe déjà des cas de figure en Europe, où cela fonctionne. Aux Pays Bas et en Espagne par exemple, des parcs renouvelables se créent sans aucune subvention publique.

On manque d’information claire et transparente

Deuxième constat : beaucoup de consommateurs sont frileux quant au changement d’offre/de fournisseur d’électricité. Pourquoi ? En raison d’un manque d’information claire et transparente sur le sujet. Par ailleurs, l’électricité verte est souvent controversée. Elle suscite des avis différents et plus ou moins avérés, relayés par les médias, associations de consommateurs et influenceurs. Ce manque de clarté décrédibilise la démarche d’une forte majorité d’entreprises, de collectivités et de fournisseurs d’électricité qui œuvrent réellement pour la transition énergétique… Évidemment, cela ne favorise pas le passage à l’acte chez le consommateur.

Rappelons que seule la Garantie d’Origine constitue le moyen légal de consommer de l’électricité issue des énergies renouvelables.

un label pour plus de transparence pour les consommateurs

La création d’un label serait pertinente pour le marché français car il manque de transparence. Le dispositif pourrait miser sur la pédagogie, pour montrer l’intérêt de consommer volontairement vert. Il faut inciter les fournisseurs à plus de transparence quant aux GO utilisées pour leurs offres d’électricité. Comment ? Notamment en déterminant un cahier des charges pour les GO, qui détermine les offres en faveur de la transition énergétique. Il faut donc être simple et rigoureux pour éviter aux acteurs du marché d’avancer des arguments douteux sur le caractère vertueux de leurs offres.

 

Les labels d’électricité verte existants

Nous avons recensé dans cet article 5 labels d’électricité verte importants à travers l’Europe. OKpower (Allemagne), EKOénergie (international), Naturmade (Suisse), MilieuKeur (PaysBas) et Bra Miljöval (Suède). Tous ces labels possèdent des points communs :

  • Les offres labellisées doivent offrir 100% d’électricité d’origine renouvelable (éolien, solaire, hydraulique, biomasse)
  • Tous les labels se basent sur la Garantie d’Origine. Elles permettent de tracer légalement l’origine de l’électricité consommée et de soutenir financièrement la filière renouvelable.

Chacun a ensuite ses critères distinctifs :

  • Le label EKOénergie n’est attribué que si le moyen de production est situé en dehors d’espaces naturels protégés. Concernant l’énergie hydraulique, elle doit prendre en compte plusieurs choses. Parmi elles, l’importance de la préservation d’un flux continu, la migration des poissons et le maintien des habitats adéquats pour les espèces aquatiques
  • Pour OKpower, il faut récompenser le comportement du fournisseur. Si ce dernier veut être labelisé, il ne doit avoir aucune implication dans les centrales nucléaires, au lignite ou au charbon
  • Chez Naturmade, MilieuKeur et Bra Miljöval, le cycle de vie de production est un critère important. Ces labels valorisent un cycle de vie des moyens de production à haute valeur environnementale
  • Bra Miljöval quant à lui, reprend le critère du localisme. Seules les offres d’électricité venant de moyen de production de Suède, Norvège, Finlande ou Danemark peuvent être labelisées.

label d'électricité verte, quels sont ceux déjà existants ?

En étudiant ces labels, nous nous apercevons qu’ils ont tous une dimension nationale (à l’exception d’EKOénergie). Nous remarquons également que l’intégralité de ces labels se focalisent sur l’outil légal de traçabilité à savoir la Garantie d’Origine. Notons qu’Okpower fait exception car il juge en plus le comportement global du commercialisateur d’électricité.

 

Quelles préconisations pour un label d’électricité verte français ?

Finalement, quels sont les critères et les recommandations à appliquer pour un label d’électricité verte français ?

Nous pensons qu’un label d’électricité verte devrait reposer sur deux grands principes :

  • La transparence : étant le seul outil de traçabilité légal de l’électricité, la GO est un pilier pour le soutien de la production d’électricité issue des EnR. Pour cela, les fournisseurs doivent être totalement transparents concernant son utilisation.
  • L’additionnalité : qui repose sur le principe d’une demande collective et volontaire. Elle incite ainsi les offreurs à optimiser les moyens de production existants et/ou à en développer de nouveaux.

Les critères

Dans le détail, il faudrait que les critères de ce label soient clairs, simples et ambitieux. Ils doivent aussi reposer sur la transparence et la pédagogie. Ceci pour rassurer le consommateur et lui apporter les informations nécessaires pour effectuer son choix. Voici les critères qui nous semblent pertinents :

  • Des fournisseurs transparents : pour être labélisé, un fournisseur doit associer à chaque offre d’électricité le détail des GO utilisées. Un gain de confiance pour les consommateurs qui peuvent se fier à un critère robuste et compréhensible.
  • De l’électricité locale : le fait de choisir des GO françaises exerce une pression économique plus importante sur une offre restreinte. Ce critère permet d’atteindre plus rapidement une situation économique favorable à l’additionnalité collective.
  • La date de mise en service des installations mentionnée sur les GO : même si la situation idéale est l’additionnalité collective, l’additionnalité individuelle doit être valorisée également en attendant. C’est pourquoi une offre intégrant des GO provenant d’installations récentes devrait être valorisée.
  • Des offres composées à 100% d’énergies renouvelables : puisqu’il est important de soutenir l’utilisation massive de GO.
  • Si nécessaire à la création d’offres premium : une gestion sur un pas de temps plus restreint, une contribution à un fond, une sélection sur les qualités environnementales des centrales peuvent être des idées intéressantes…

les critères pertinents d'un label d'électricité verte

 

Conclusion

Nous conclurons par cette réflexion de M. Vanholme (EKOénergie) :

« L’existence de plusieurs labels indépendants n’est pas un problème. Cela aurait plutôt un effet bénéfique car la transition énergétique en serait dynamisée. Il y a de nombreuses organisations traitant de l’environnement. Si chacune d’elles amène de la dynamique sur le marché et incite les consommateurs à faire plus, il n’y a que du positif ».

Note : ce dossier propose des réflexions concernant la création d’un label d’électricité verte. Il se base sur des études, des entretiens réalisés avec des professionnels du secteur et des données de marché.

 

Sources :
[1] Ministère de la Transition Ecologique ; « Chiffres clés du climat France, Europe et Monde », 2022
[2] Consommation électrique EU – AIB 2022
[3] Consommation électrique verte EU – AIB 2022
[4] Rte ; Production électrique renouvelable française ; 2022
[5] EEX ; Exportations de GO françaises ; 2022

Auteurs : Guilhem Masson & Sophie Juvenon

Photo by Joshua Fuller ; Javier Allegue Barros ; Alex Eckermann ; American Public Power Association ; Luca Bravo

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Production et consommation électrique des pays européens

Production et consommation électrique des pays européens

Production et consommation électrique des pays européens

Mise à jour le 06 octobre 2023

À partir du calcul des mix énergétiques des pays, il est possible de déduire l’impact environnemental de la consommation électrique. L’impact environnemental des différents pays européens est donc évalué afin de comprendre comment ils améliorent ou dégradent leur empreinte carbone.

En France, la majeure partie de la production électrique est de source nucléaire et hydraulique. Mais est-ce réellement l’électricité que nous consommons ? Le réseau électrique français est très connecté avec l’ensemble de ses pays voisins, il faut savoir qu’il existe plus de 400 interconnexions entre les pays européens. Sachant que l’électricité transite quasiment instantanément (200 000 km par seconde) en suivant le chemin de moindre résistance, nous comprenons vite que la distance n’a pas d’importance. Seul le niveau de congestion du réseau, c’est-à-dire sa capacité à ne pas bloquer un flux d’électricité, est déterminant.

Afin de savoir d’où vient l’électricité que nous consommons, des règles ont été établies. Celles-ci ont été élaborées par les législateurs européens puis transposées dans le droit de chaque pays membre de l’Union Européenne. Elles prennent ainsi en considération une certaine réalité physique, mais elles sont aussi le résultat de choix politiques.

Dans cet article, nous faisons un état des lieux de la production et la consommation d’électricité vert en Europe :

 

1. Consommation volontaire d’électricité verte en Europe

Une offre d’électricité est dite « verte » si le fournisseur peut garantir qu’une quantité d’électricité d’origine renouvelable équivalente à la consommation des clients de cette offre a été injectée sur le réseau. Pour prouver qu’une quantité équivalente d’électricité verte a été injectée sur le réseau, seules les Garanties d’Origine (GO) ont valeur de preuve.

👉 Le taux de consommation volontaire d’électricité verte représente le volume de GO utilisées divisé par la consommation électrique d’un pays.

En France il était de 14,17% en 2022 alors que la moyenne sur l’UE (à laquelle s’ajoute la Norvège, la Suisse et l’Islande), était de 32,3% [1]. Ce taux atteint des records dans certains pays, dont le Luxembourg en tête du classement européen (84,85%). En termes de volume consommé, nous avons consommé en France pour 42,04 TWh d’électricité verte, certifiée par des GO cette année-là [2].

Taux de consommation volontaire d’électricité verte par pays en Europe en 2022 (en %)

consommation volontaire d'électricité verte en Europe

Source : AIB ; Mix résiduels européens 2022

Année après année, la demande d’électricité d’origine renouvelable ne fait qu’augmenter en Europe. Le volume d’utilisation de la Garantie d’Origine (GO) illustre le choix des consommateurs de soutenir le développement des énergies renouvelables.

En 2022, le taux de consommation volontaire d’électricité verte en France était de 14,17% contre 7,4% en 2018. Cette augmentation peut s’expliquer à la fois par un nombre croissant d’entreprises et de citoyens qui s’engagent, mais aussi par l’augmentation du nombre de fournisseurs d’électricité verte. Selon le médiateur national de l’énergie, 70% des Français sont favorables aux offres vertes [3].

La consommation d’électricité de source renouvelable est en plein essor en Europe. Si la France semble suivre le même chemin, c’est néanmoins avec beaucoup de retard.

Consommation d’électricité verte en Europe (TWh) [4]

évolution consommation verte Europe
Source : AIB « Mix résiduels européens 2021 » & Grexel – Estimation pour 2022

Le graphique ci-dessus montre l’évolution de la consommation volontaire d’électricité verte en Europe de 2012 à 2022. La hausse observée peut être expliquée par la prise de conscience environnementale et l’engagement volontaire pour une consommation d’électricité verte des citoyens, des collectivités et des grandes entreprises.

Cette tendance lourde et massive a déjà des impacts locaux sur l’investissement dans les énergies renouvelables. En effet, de plus en plus de projets sont réalisés sans subventions, notamment aux Pays-Bas et en Espagne. Mais ces effets sont encore loin d’être représentatifs de l’énorme impact que cette consommation volontaire d’électricité verte peut avoir. Effectivement, si la demande dépasse l’offre disponible, à savoir la production d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, alors l’investissement pourra augmenter durablement.

Comparaison entre l’Allemagne et la France

Après le drame de Fukushima en 2011, l’Allemagne a décidé d’abandonner brutalement l’énergie nucléaire pour se consacrer aux énergies renouvelables et vise la réduction de 80% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 [5]. Cette ambition se reflète dans les choix de consommation. Les consommateurs en Allemagne cherchant des solutions pour réduire leur empreinte carbone sont aujourd’hui les plus gros importateurs de GO en Europe.

Parallèlement, les consommateurs en France persuadés de consommer de l’énergie nucléaire décarbonée prêtent peu d’attention à la consommation d’électricité d’origine renouvelable. Du fait de cette dichotomie, les consommateurs allemands bénéficient de la masse de GO françaises disponible à bas prix, car boudée par les consommateurs français. Les Allemands ont en conséquence résolu leur problème d’empreinte carbone sans avoir besoin de modifier leur production nationale pourtant très carbonée. C’est ainsi que nous pouvons en déduire que la France bloque la transition énergétique en Europe en inondant le marché européen des Garanties d’Origine dont l’objectif initial est de favoriser l’investissement et de pérenniser le développement des énergies renouvelables.

Pour conclure cette 1ère partie, si la consommation volontaire d’électricité verte est une tendance lourde à l’échelle européenne, la réalité diffère beaucoup d’un pays à l’autre. Afin de mieux comprendre cette réalité il est essentiel de présenter les différents mix énergétiques existants : mix de production, mix de consommation et enfin mix résiduel.

 

2. Comparaison du mix de production et du mix de consommation

Le mix de production : un indicateur de la politique nationale du pays

Rappelons tout d’abord que le mix énergétique est la répartition de différentes sources d’énergie primaires utilisées pour produire de l’électricité. Le mix de production sert à mesurer la part des différentes sources énergétiques dans la production d’électricité de chaque pays.

👉 Prenons l’exemple de la France en 2022. Notre mix de production s’est composé de la manière suivante [6] : 63% de nucléaire ; 26% de renouvelable et près de 11% de fossile.

Notre mix traduit parfaitement nos choix industriels il y a 50 ans, lorsque nous avons décidé de miser sur le nucléaire plutôt que sur le fossile.

mix production électrique france

Source : Rte ; Bilan électrique 2022

 

Le classement européen de la production d’électricité

Le tableau ci-dessous dresse le classement des 10 premiers pays européens affichant la plus grande part de renouvelable dans leur mix de production en 2022 [7]. À la tête du podium, on retrouve notamment l’Islande et la Norvège qui approchent du 100%.

La France affiche quant à elle une part de renouvelable de 25,32% dans son mix de production et une part élevée de nucléaire (63%), soit de 3 fois la moyenne européenne, contre une part renouvelable de 20%.

Pays Énergie renouvelable Fossile Nucléaire
1. Islande 99,99% 0,01% 0%
2. Norvège 98,51% 1,49% 0%
3. Luxembourg 86,82% 13,18% 0%
4. Danemark 79,31% 20,69% 0%
5. Lettonie 75,80% 24,20% 0%
6. Autriche 75,51% 24,51% 0%
7. Suède 69,31% 1,24% 29,46%
8. Lituanie 69,29% 30,70% 0%
9. Portugal 64,55% 35,45% 0%
10. Croatie 64,34% 35,66% 0%
Europe (moy.) 42,92% 37,34% 19,74%

 

Classement européen de production d’électricité d’origine renouvelable (en %)

carte part d'EnR dans la production d'électricité en Europe en 2022

Source : AIB ; Mix résiduels européens 2022

 

Le mix de consommation : un indicateur de ce qu’on consomme dans un pays

Penchons-nous ensuite sur le mix de consommation. Le mix de production ne permet pas de déterminer l’origine de ce qui est consommé, les réseaux électriques européens étant fortement interconnectés. En effet, chaque pays ne peut pas être considéré comme un système isolé et indépendant. Ainsi, une méthode de calcul d’un mix de consommation a été élaborée par la Commission européenne via le projet RE-DISS phases 1 et 2 (Reliable Disclosure Systems for Europe) afin de représenter la part de chaque source d’énergie dans la consommation d’électricité réelle du pays.

👉 Prenons l’exemple de la France en 2022. Notre mix de consommation s’est composé de la manière suivante [8] : 62,55% de nucléaire ; 18,96% de renouvelable et 18,49% de fossile.

Mix de consommation français en 2022

mix de consommation France 2021

Source : EEX ; Mix de consommation français, 2022

Ce qui est produit dans un pays n’est pas ce qui y est consommé

Le mix de consommation permet d’avoir une meilleure visibilité de la politique énergétique de chaque pays. Le tableau ci-dessous dresse le classement des 10 pays européens qui affichent la plus grande part d’énergies renouvelables dans leur mix de consommation électrique en 2022 [9].

Pays Énergie renouvelable Fossile Nucléaire
1. Autriche 84,21% 15,79% 0%
2. Suisse 79,24% 0,62% 20,14%
3. Luxembourg 77,92% 20,35% 1,73%
4. Irlande 75,81% 24,19% 0%
5. Allemagne 72,76% 24,14% 3,09%
6. Suède 65,44% 1,22% 33,35%
7. Lituanie 59,70% 35,69% 4,60%
8. Pays-Bas 57,65% 37,16% 5,20%
9. Monténégro 53,46% 46,53% 0%
10. Royaume-Uni 50,55% 37,60% 11,84%
Europe 41,75% 41,62% 16,63%

On s’aperçoit que l’Islande ou la Norvège, qui figurent parmi les premiers producteurs d’électricité à partir de source renouvelable, quittent le podium. Cette sortie s’explique en effet par l’export de près de la moitié des Garanties d’Origines associées à cette production électrique.

Classement européen de consommation d’électricité (en %)

carte part d'EnR dans la consommation d'électricité en Europe en 2022

Source : AIB ; Mix résiduels européens 2022

 

Quel est l’impact de ces échanges commerciaux sur le bilan carbone lié à la consommation d’électricité ?

Les échanges peuvent modifier significativement le mix énergétique de consommation des pays en comparaison de leur mix de production.

Nous avons comparé le bilan carbone entre le mix production et le mix de consommation afin de déterminer :

  • les pays qui ont un impact positif par leur choix de consommation
  • ceux qui dégradent leur mix contre rémunération en exportant les Garanties d’Origine liées à la production sur le territoire.

Par ailleurs, il est important de noter que la baisse ou l’alourdissement des empreintes carbone des différents pays sont directement liés aux importations et exportations de GO des différents pays.

Bilan des transactions de GO sur l’année 2022 [10]

transactions de GO en Europe

Source : AIB ; Activity statistics, 2022

La conséquence automatique de ces choix de consommation réside ainsi dans la dégradation ou l’amélioration du bilan carbone lié à la consommation d’électricité. En 2022, selon l’AIB, chaque Garantie d’Origine exportée engendre l’import par équivalence d’un MWh dont le facteur d’émission de CO2 est de 531,21 kg contre 0kg pour le MWh bénéficiant de la GO.

Les deux tableaux ci-dessous dressent le palmarès des pays européens ayant le plus baissé et alourdit leur empreinte carbone en 2022 [11].

Pays européens avec le meilleur solde de bilan carbone

Pays Mix de consommation CO2 (gCO2/kWh) Mix de production
CO2 (gCO2/kWh)
Solde empreinte carbone (gCO2/kWh)
1. Irlande 103,83 308,91 – 205,08
2. Allemagne 186,32 387,63 – 201,31
3. Pays-Bas 172,93 296,34 – 123,41
4. Estonie 601,70 660,99 – 59,29
5. Autriche 69,01 127,07 – 58,06
6. Royaume-Uni 187,83 220,32 – 32,49
7. Belgique 99,82 121,77 – 21,95
8. Monténégro 538,59 559,64 – 21,05
9. Slovénie 226,89 245,71 – 18,82
10. Slovaquie 147,35 156,93 – 9,58

Top 10 des pays européens avec le meilleur bilan carbone lié à leurs mix de production et de consommation d’électricité en 2022.

On constate ainsi que l’Irlande, l’Allemagne et les Pays-Bas sont les pays européens les plus performants.

Pays européens avec le moins bon solde de bilan carbone

Pays Mix de consommation CO2 (gCO2/kWh) Mix de production
CO2 (gCO2/kWh)
Solde empreinte carbone (gCO2/kWh)
1. Islande 432,20 0,15 + 432,05
2. Norvège 408,63 7,23 + 401,40
3. Lettonie 463,92 129,89 + 334,03
4. Portugal 363,67 137,20 + 226,47
5. Finlande 263,99 82,58 + 181,41
6. Danemark 331,76 162,83 + 168,93
7. Croatie 389,65 351,83 + 163,95
8. Luxembourg 150,36 74,42 + 75,94
9. Hongrie 293,14 235,04 + 58,10
10. France 107,25 53,57 + 53,68

Top 10 des pays européens avec le plus mauvais bilan carbone lié à leurs mix de production et de consommation d’électricité en 2022.

On constate premièrement que l’Islande arrive en tête des mauvais élèves européens. Même si ce pays a un mix de production électrique issu à 100% de ressources renouvelables, son bilan CO2 est en revanche moins satisfaisant. Cela signifie que ce pays exporte beaucoup de Garanties d’Origine au mépris de l’impact comptable sur sa consommation. Une étonnante surprise pour un pays qui n’est pas relié physiquement au réseau européen et qui a gagné le droit de participer au marché intérieur sous prétexte de son appartenance à l’Espace économique européen.

La Norvège arrive quant à elle en deuxième position de ce classement. L’électricité norvégienne est presque entièrement produite par l’énergie hydraulique. Cependant, la Norvège exporte une grande partie de ses Garanties d’Origine vers l’Europe continentale contre rémunération. Les consommateurs en Norvège obtiennent donc un facteur d’émission bien moins avantageux que le laissent croire les installations présentes sur leur territoire.

Du fait d’une faible demande pour des énergies renouvelables, ces pays sont donc grandement responsables de l’inondation du marché européen de Garanties d’Origine. Ainsi, tant que les consommateurs européens bénéficieront d’un volume important de GO norvégiennes, il n’y aura pas de signaux d’investissement dans les énergies renouvelables à grande échelle.

 

3. Analyse critique sur la méthode de calcul du mix de consommation et du mix résiduel

Comme expliqué plus haut, la méthode de calcul du mix de consommation permet de mieux rendre compte d’une certaine réalité physique propre à l’électricité et permet l’existence de levier d’action pour le consommateur afin de combattre le réchauffement climatique.

Néanmoins cette méthode est également le fruit de négociations politiques. C’est la raison pour laquelle, les pays sont encore considérés comme des zones homogènes et indépendantes les unes des autres. Cette vision a des impacts sur les actions des consommateurs. Afin d’expliquer ces impacts, il faut analyser le calcul du mix résiduel, socle de la méthode de calcul du mix de consommation.

Le mix résiduel : ce que l’on consomme par défaut

En France, un consommateur peut choisir le type de production et l’origine de l’électricité qu’il utilise. Il peut tracer légalement l’énergie qu’il soutire du réseau électrique en utilisant des Garanties d’Origine. En l’absence de ce choix, un mix par défaut lui est attribué, il s’agit du mix résiduel. À ce jour, ce mix est calculé par EEX, l’entité mandatée par l’État pour tenir le registre des Garanties d’Origine.

Selon EEX, le mix résiduel français est le mix de consommation dont sont soustraites les Garanties d’Origine utilisées en France pour certifier de la consommation renouvelable dans le cadre d’offres vertes.

En 2022, le mix résiduel en France était le suivant [12] :

Mix résiduel français en 2022

mix résiduel français

Source : EEX ; Mix résiduel français, 2022

Une amélioration essentielle : le calcul d’un mix résiduel européen

Aujourd’hui, nous avons un marché européen qui présente un fort taux d’interconnexions au sein du marché intérieur. Dans la mesure où l’électricité emprunte le chemin de moindre résistance et que sa vitesse est quasiment instantanée, un consommateur a donc un impact sur la zone au sein de laquelle il n’y a pas de congestion du réseau électrique. Quand en France on achète un kilowattheure en Pologne, ce kilowattheure peut passer par la Suisse, par l’Italie, par l’Espagne, car on ne trace pas le chemin de l’électricité. Elle suit la ligne où il y a le moins de résistance, c’est-à-dire les lignes à même de pouvoir transporter le volume d’électricité produit. À cette théorie physique s’oppose la réalité politique des objectifs.

Chaque pays a fait le choix de montrer son mix énergétique, c’est-à-dire les proportions différentes d’énergies dont il dispose. En effet, la divulgation de son mix est laissée à la surveillance des États membres conformément au dernier paragraphe de l’annexe 1.5 de la directive 2019/944 (UE) sur le marché intérieur de l’énergie.

Outre la construction d’un réseau électrique européen de plus en plus interconnecté, l’élaboration d’un marché intérieur de l’énergie a érigé des règles communes. Parmi elles, le marché de l’origine de l’électricité dont l’échange de Garanties d’Origine est l’application pratique, se fait à l’échelle européenne et sans prise en compte des périmètres d’équilibre inventés pour le marché de la responsabilité d’équilibre dit de « l’électricité ».

En conclusion

Pour conclure, il semblerait donc pertinent de calculer le mix résiduel au niveau européen, car celui-ci représenterait une réalité physique au vu des interconnexions et réglementaire au vu du marché des Garanties d’Origine. De plus, cela remettrait en cause certaines situations nationales. En France, mettre en avant le nucléaire et ses émissions bas carbone apparaît comme un alibi pour l’inaction, notre pays étant très en retard sur ses objectifs climatiques et dans le domaine des énergies renouvelables. Il serait plus juste d’obtenir un mix résiduel davantage carboné pour les consommateurs restant dans l’inaction.

 

Note :
Tous les calculs de cet article concernent l’utilisation directe d’électricité (énergie secondaire). Selon le GHG Protocol, organisme international responsable de l’élaboration de normes sur le calcul du bilan carbone, cette composante du bilan carbone est dénommée « SCOPE 2 ». Le calcul consiste à évaluer l’impact lié au fait de tracer l’électricité consommée via un réseau partagé par d’autres consommateurs. Pour ce faire, le consommateur doit utiliser des Garanties d’Origine (GO). En cas d’absence de GO, le facteur d’émission du mix résiduel est pris en compte. Ce calcul est lié à la production d’électricité, mais n’intègre pas l’analyse cycle de vie (SCOPE 3).

 

Sources :
[1] AIB ; Mix résiduels européens, 2022
[2] EEX ; Mix résiduel français, 2022
[3] Le Médiateur National de l’Energie ; « Baromètre énergie info », 2019
[4] AIB ; GO utilisées en Europe
[5] Global Chance ; « La consommation d’énergie en Allemagne et en France : une comparaison instructive »
[6] Rte ; « Bilan électrique 2022 »
[7] AIB ; Mix résiduels européens, 2022
[8] EEX ; Mix de consommation français, 2022
[9] AIB ; Mix résiduels européens, 2022 
[10] AIB ; Activity statistics, 2022
[11] AIB ; Mix résiduels européens, 2022
[12] EEX ; Mix résiduel français, 2022

Photo by Markus Spiske

 

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Idées reçues sur l’électricité verte

Mise à jour le 22 mars 2022

Après un premier volet, dédié aux Idées reçues sur l’électricité, nous voici de retour pour parler électricité verte cette fois-ci. Vous l’aurez compris, nous allons ici aborder la question du renouvelable : comment peut-on être sûr de consommer vert ? Est-ce vraiment écologie ? L’électricité verte peut-elle vraiment couvrir l’ensemble de nos besoins énergétiques ? Tout un tas de questions que nous allons aborder une à une pour lever le voile sur ce sujet souvent controversé.

Voici les idées reçues sur lesquelles on lève le voile ! Alors, à votre avis, Vrai ou Faux ?

 

Idée reçue n°1 : Consommer de l’électricité verte, c’est plus cher.

VRAI et FAUX
Un contrat d’électricité verte présente deux composantes. D’un côté, l’accès au réseau électrique, associé à un service de responsabilité d’équilibre qui est assuré par le fournisseur (plus d’explications dans l’article « Le marché de l’électricité : entre flux physiques et conventions »). De l’autre, l’achat de Garanties d’Origine (GO) associé à la consommation, qui va prouver l’origine renouvelable de l’électricité. Les GO ont un coût puisqu’elles rémunèrent les producteurs qui utilisent les énergies renouvelables (EnR) pour produire de l’électricité. En théorie, une offre d’électricité verte est donc plus chère qu’une offre d’électricité dite « grise » (utilisant des énergies fossiles/fissiles : charbon, gaz, nucléaire ou pétrole).

Toutefois, il faut souligner que de nombreux contrats d’électricité verte proposent des prix moins élevés que des offres grises. Comment ? Aujourd’hui, la majorité des offres sont indexées sur le tarif réglementé de vente (TRV), qui est le tarif exclusivement proposé par EDF (fournisseur historique, encore majoritaire sur le marché de la fourniture). Depuis 2007, le marché de l’électricité a été ouvert à la concurrence, laissant place à de nouveaux fournisseurs dits « alternatifs ». Ces derniers ont bénéficié d’un marché de gros très bas. Cela leur a permis de proposer des prix inférieurs au TRV (dont le niveau est imposé par l’Etat), tout en faisant de la marge.

Ainsi, il existe un bon nombre d’offres d’électricité verte moins chères que l’offre au TRV d’EDF. En conclusion, si vous êtes chez EDF, il y a de fortes chances pour que vous puissiez souscrire une offre verte moins chère que celle que vous payez actuellement. Et ça c’est cool !

👉 Pour le vérifier, allez jeter un 👁 à notre comparateur d’offres !

 

Idée reçue n°2 : Il est impossible de savoir si je consomme de l’électricité verte.

FAUX
Si vous avez lu notre premier volet des Idées reçues sur l’électricité, vous savez déjà que l’on ne peut pas tracer l’électricité d’un point de vue physique. En revanche, on peut savoir quelle centrale injecte quoi dans le réseau et quel consommateur soutire quoi. Et c’est exactement la vocation des Garanties d’Origine (GO) qui sont l’unique preuve juridique de l’origine de l’électricité consommée en Europe.

garantie d'origine pouvant l'origine d'une électricité verte

Exemple d’une Garantie d’Origine avec toutes les informations qu’elle comporte.

Lorsqu’une centrale d’électricité d’origine renouvelable produit et injecte 1 MWh dans le réseau, une GO est également émise et donnée au producteur. C’est le teneur de registre mandaté par l’Etat qui s’en charge. La GO atteste du caractère renouvelable de la production de ce MWh. Elle est la carte d’identité du MWh injecté. Elle contient un numéro unique, l’identification de la centrale de production avec sa localisation, sa puissance, mais aussi la technologie et l’énergie utilisées, ainsi que la date de mise en service de la centrale. Soit toutes les informations pertinentes sur ce MWh produit.

En choisissant une offre d’électricité avec des GO précises, vous connaîtrez ainsi l’origine de votre électricité. Petit conseil, soyez vigilant quant aux informations communiquées par votre fournisseur. Certains avancent d’autres arguments que celui de la GO pour justifier le caractère vert de leur électricité. Ces arguments sont faux et n’ont aucune valeur juridique.

Il faut garder à l’esprit que le moyen le plus efficace et durable de contribuer au développement des énergies renouvelables est via la consommation d’électricité verte associée à des GO. Ainsi il sera possible de tendre vers un mix électrique majoritairement renouvelable à l’échelle européenne.

 

Idée reçue n°3 : Consommer de l’électricité verte française, c’est mieux.

VRAI
En consommant de l’électricité verte dont les GO sont issues de centrales de production françaises (oui, cela peut être un critère de choix), vous valorisez et rémunérez des producteurs d’électricité verte française. Par votre acte de consommer vert et français, vous participez ainsi à la transition énergétique. Comment ? En maintenant des installations renouvelables et en développement de nouveaux moyens de production respectueux de l’environnement sur notre territoire. Plus la demande pour de l’électricité verte française sera forte, plus nos producteurs pourront se développer et peser dans le mix énergétique globalFaisant ainsi fermer des centrales polluantes. Par extension cela permettra aussi de créer des emplois dans les filières du renouvelable et ce, directement chez nous !

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue qu’une centrale exploitant des EnR, qu’elle soit située sur le territoire français, norvégien ou polonais, répond aux objectifs de transition énergétique finalement communs à tous les pays d’Europe. Dans le précédent volet des « Idées reçues sur l’électricité », nous mettions en avant le fait que le réseau électrique est européen, et que physiquement nous partageons tous la même électricité. L’objectif final et commun demeure la production d’électricité sans émission de gaz à effet de serre et ce, à l’échelle européenne. Or une centrale qui exploite une énergie renouvelable, qu’elle soit située en France, en Pologne ou en Suède répond à ces ambitions. La transition énergétique n’a pas de frontière !

 

Idée reçue n°4 : Il est possible de consommer de l’électricité verte venant d’un autre pays.

VRAI
Vous avez fait le choix de consommer de l’électricité verte, c’est top ! Comme nous l’avons expliqué au-dessus, notre réseau électrique est fortement interconnecté avec les autres pays européens. Vous pouvez ainsi consommer de l’électricité verte provenant en partie ou totalement d’Espagne, du Danemark ou même de Norvège.

Comment est-ce possible ? Petit point de physique. Le signal électrique se déplace dans les lignes électriques à une vitesse de 200 000 km/seconde. Soit deux tiers de la vitesse de la lumière. Inutile de vous faire un dessin pour comprendre que l’électricité circule donc de manière quasi instantanée dans le réseau électrique européen. Comme nous le disions en Idée reçue n°2, l’objectif premier de la consommation d’électricité verte, c’est l’accomplissement de la transition énergétique. Qu’elle soit danoise ou italienne, l’électricité verte, lorsqu’elle est consommée, sert cet objectif. Peu importe de quel pays provient l’électricité, il vaut mieux qu’elle soit produite sans émettre de gaz à effet de serre, plutôt qu’elle le soit par une centrale à charbon.

Consommer de l’électricité verte française présente un intérêt !

Cependant, demander de l’électricité d’origine renouvelable française montre un intérêt supplémentaire. Si tous les français s’approvisionnaient en l’électricité issue de centrales françaises, cela donnerait à nos producteurs les moyens d’investir davantage, plus rapidement… Et surtout de développer des moyens de production sans subvention, financés seulement grâce à ses consommateurs. En exigeant des GO françaises, le consommateur limite ainsi les offres disponibles et augmente la valeur des GO répondant à son exigence : c’est la loi de l’offre et de la demande. Avec beaucoup de demandes pour des GO françaises, il est possible de développer des moyens de production sans subvention, financés seulement grâce à ses consommateurs.

électricité verte permet de tendre vers la transition énergétique

L’électricité d’origine renouvelable comme moyen de tendre vers la transition énergétique.

C’est le cas, aujourd’hui aux Pays-Bas, où d’importants projets (notamment éoliens en mer) voient le jour de cette manière. Les hollandais sont très sensibilisés à l’électricité et sa pollution. Par exemple, en 2018, ils ont été nombreux et nombreuses à consommer de l’électricité provenant de moyens renouvelables de leur propre pays. Cette forte demande de Garanties d’Origine des Pays Bas, a eu pour effet une importante croissance des prix de la GO hollandaise : 7€ le MWh (comparé à 0,37€ en France la même année).

Ce qui est intéressant de noter, c’est le fait que les hollandais soient prêts à payer plus cher pour une électricité moins polluante et locale. Ainsi des centrales d’énergies renouvelables gigantesques voient le jour sans aucune aide de l’Etat aux Pays-Bas. En plus de décarboner fortement leur mix électrique, les consommateurs hollandais participent activement à créer de l’emploi qualifié et des richesses dans leur pays. Un exemple à suivre ? Nous on pense que oui ! 😊

👉 Pour avoir plus d’informations sur les emplois créés par les énergies renouvelables, on vous conseille cet article 📃.

 

Idée reçue n°5 : Un contrat d’achat direct me donne la preuve que l’électricité est vraiment verte.

FAUX
Certains fournisseurs prétendent être plus « verts » que les autres en revendiquant l’achat d’électricité directement auprès du producteur, sans intermédiaire. Un argument marketing pour présenter leurs offres d’électricité comme plus transparentes ou plus vertueuses pour l’environnement. La raison se résume facilement. Une entreprise dite de « fourniture d’électricité » ne fournit pas réellement de l’électricité physique. La fourniture de l’électricité physique est le monopole des gestionnaires du réseau électricité. En France, il s’agit de RTE, Enedis et des entreprises locales de distribution (ELD). De plus, non seulement un fournisseur d’électricité ne fournit pas physiquement de l’électricité, mais il n’est pas capable d’en acheter ou d’en vendre. Il joue en réalité le rôle de responsable d’équilibre pour le compte de ses clients en procédant à des nominations auprès du réseau.

Dans notre premier volet des Idées reçues sur l’électricité (Idée reçue n°8), nous vous expliquons en quoi l’achat direct peut être qualifié de greenwashing et pourquoi c’est un argument trompeur pour le consommateur.

 

Idée reçue n°6 : Tous les fournisseurs d’électricité verte ne se valent pas.

VRAI
Soyons bien d’accord sur le fait qu’il n’existe pas d’électricité de meilleure qualité qu’une autre. Quel que soit le fournisseur par lequel vous passez ou votre offre d’électricité, sa qualité ne changera pas. L’électricité est une énergie, elle n’a ni couleur, ni odeur. Un MWh de nucléaire est strictement équivalent à un MWh d’hydraulique, et votre maison sera éclairée de la même manière.

Ensuite il faut bien différencier un fournisseur d’une offre d’électricité. Un fournisseur d’électricité peut proposer 2 types d’offres d’électricité simultanément : une offre grise et une offre verte. Ou encore plus compliqué à distinguer, une offre verte française et une offre verte européenne.
Ce qui différencie 2 offres vertes, c’est où et comment ce MWh est produit. C’est-à-dire, vous pouvez choisir une offre verte finançant des éoliennes danoises ou une installation hydraulique française. Pour savoir cela, vous devez être attentif aux Garanties d’Origine associées aux offres et si le fournisseur est bien transparent sur l’origine de l’électricité.

 

Idée reçue n°7 : L’électricité verte, ce n’est pas vraiment écologique.

VRAI et FAU(mais plutôt faux)

Tout d’abord, il faut savoir que toute consommation d’énergie a un impact sur l’environnement. C’est également valable pour les énergies renouvelables : la construction et le démantèlement des installations entraînent des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Mais comment connaître leur impact exact ? Pour cela, il faut d’abord se pencher sur l’ACV (analyse du cycle de vie), une méthode d’évaluation qui permet de connaître le bilan environnemental d’un moyen de production, sur toute sa durée de vie. Dans le cas d’une éolienne par exemple, l’ACV tient compte de son installation, de son fonctionnement, de sa maintenance et de son démantèlement.

Une fois que l’on connaît l’impact énergétique d’une installation, il nous faut ensuite calculer son TRC (temps de retour carbone). Cette donnée nous permettra de connaître le temps nécessaire de production d’électricité pour amortir les gaz à effet de serre rejetés lors de sa construction et de son démantèlement. Donc dans un sens, oui, toute construction de moyen de production d’électricité (exploitant des énergies renouvelables ou non), émet du CO2 et pollue notre atmosphère.

Émissions de gaz à effet de serre par technologie

émissions de CO2 selon les filières : éolienne hydraulique solaire biomasse nucléaire fossile

Source : Bilan GES, ADEME 2023 [1]

Contrairement à l’électricité verte, l’électricité « grise » pollue lorsqu’elle est produite

MAIS. Il faut bien faire la distinction entre technologie de production d’électricité et énergie utilisée. Nous avons d’un côté l’électricité dite « grise », qui exploite des énergies fossiles ou nucléaire. L’exploitation de ces énergies a de forts impacts sur l’environnement, notamment en matière d’émissions de CO2 pour le fossile. Certes, le nucléaire n’émet pas de CO2 en produisant de l’électricité, mais ses centrales produisent des déchets radioactifs que l’on peine à recycler et qui sont donc stockés sous terre ou dans des entrepôts. Notons également que pour toutes ces sources d’énergie, les réserves en matières sont limitées, donc non pérennes dans le temps.

De l’autre côté, nous avons l’électricité dite « renouvelable». Premier point : la production d’électricité à partir des énergies renouvelables émet peu de CO2. Deuxième point, les ressources utilisées sont inépuisables : le vent, l’eau, le soleil, les déchets et la chaleur de la terre. Donc, même si la construction et la maintenance des moyens de production produisant de l’électricité d’origine renouvelable émettent du CO2, les énergies qu’ils exploitent ne le sont pas, et c’est là toute la différence. Les analyses en ACV et TRC ne font aucun doute là-dessus.

électricité verte et les énergies renouvelables n'émettent pas de CO2

« Même si la construction et la maintenance des moyens de production produisant de l’électricité d’origine renouvelable émettent du CO2, les énergies qu’ils exploitent ne le sont pas, et c’est là toute la différence. »

Dernière chose : les énergies renouvelables présentent un atout important sur le plan géopolitique. Au regard des faibles quantités de pétrole et de charbon présentes sur notre territoire et de l’absence totale d’uranium, nous sommes aujourd’hui contraints d’importer ces ressources depuis l’étranger. Résultat : la France dépend fortement des pays exportateurs qui, de surcroît, sont généralement des régions du globe géopolitiquement instables. Vous l’aurez deviné, en plus de leurs vertus environnementales, les énergies renouvelables constitueraient aussi un moyen de rendre notre pays indépendant quant à l’approvisionnement de son énergie.

 

Idée reçue n°8 : Les grands barrages hydroélectriques ne produisent pas de l’électricité verte.

FAUX

Petit point historique : l’énergie hydraulique est la plus ancienne source d’énergie (notamment avec la roue à aubes). Aujourd’hui, elle permet de produire de l’électricité grâce au courant de l’eau, que ce soit par sa force ou son débit. Comme les autres énergies renouvelables, l’énergie hydraulique est inépuisable et émet peu de CO2. Elle possède néanmoins une particularité qui lui est propre. Il est possible de la stocker et de la produire à la demande grâce à des réservoirs et des retenues d’eau appelées STEP (stations de transfert d’énergie par pompage). Ce système présente un gros avantage puisqu’il permet ainsi de couvrir des pics de consommation.

Certes, comme toute installation industrielle, l’installation d’un nouveau barrage hydraulique n’est pas sans conséquence. En France, contrairement à d’autres pays, la construction de nouveaux barrages fait systématiquement l’objet d’études poussées sur les impacts environnementaux et sociaux qu’elle pourrait générer. On se rend d’ailleurs compte que dans la majorité des cas, un nouveau barrage hydraulique relève plus de la question sociologique qu’environnementale. Quoiqu’il en soit, il n’en demeure pas moins que l’énergie hydraulique reste intrinsèquement renouvelable.

électricité verte les barrages hydrauliques

L’énergie hydraulique est la plus ancienne source d’énergie de notre Histoire.

 

Idée reçue n°9 : L’électricité verte est moins polluante que l’électricité produite grâce au nucléaire.

C’est compliqué…

Que ce soit à partir des énergies renouvelables ou du nucléaire, la production d’électricité n’émet pas de CO2. Jusque-là, exæquo. Toutefois, si l’on considère l’analyse du cycle de vie (vu en Idée reçue n°7) – c’est-à-dire, si l’on prend en compte les activités d’installation, de maintenance et de démantèlement des infrastructures – on se rend compte que les centrales nucléaires émettent par exemple moins de CO2 qu’un parc éolien (respectivement 6 gCO2 eq./kWh contre 14,1 gCO2 eq./kWh) [2]. Notons que, dans les deux cas, les émissions sont très faibles lorsqu’on les compare aux énergies fossiles.

On peut en revanche relever deux points qui jouent en faveur de la production d’électricité d’origine renouvelable. Le premier réside dans la matière utilisée pour produire l’énergie. L’électricité d’origine renouvelable est produite à partir de ressources utilisables à l’infini. A l’inverse, les centrales nucléaires tournent grâce à l’uranium qui est une ressource minière donc disponible en quantité limitée. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que durant tout leur cycle de vie, les centrales nucléaires génèrent des déchets radioactifs. Leur stockage (principalement en entrepôts en France), soulève de nombreuses questions d’un point de vue écologique…

Quoiqu’il en soit, nous pensons que le débat ne doit pas résider dans une confrontation énergies renouvelables vs nucléaire. Nous préférons retenir le caractère extrêmement polluant (émissions de gaz à effet de serre) de la production d’électricité à partir des énergies fossiles.

 

Idée reçue n°10 : Une production d’électricité décarbonée ne peut pas subvenir à tous nos besoins énergétiques.

SI !

On vous l’accorde, il est aujourd’hui difficile d’envisager une sortie totale et immédiate des énergies fossiles sans se préoccuper des alternatives possibles. C’est d’ailleurs bien pour cela que l’on parle de transition énergétique et qu’elle doit s’opérer sur plusieurs d’années. Les scenarii qui ont vu le jour ces dernières années démontrent que l’hypothèse d’un mix majoritairement renouvelable est envisageable d’ici 30 ans (2050). Parmi eux, le scénario de l’ADEME, qui évoque la possibilité de parvenir à ces objectifs grâce à des actions menées de front. Parmi elles, baisse des consommations, rénovation énergétique, déploiement massif de moyens de production exploitant les énergies renouvelables et baisse du coût des technologies de production d’électricité non polluantes… Néanmoins, il faut reprocher à l’ADEME de ne pas prendre sérieusement les critères économiques à leur proposition.

Certains sont même allés plus loin. C’est le cas de l’Université Finlandaise LUT et du Groupe Energy Watch, qui ont étudié la possibilité d’une transition énergétique totale d’ici 2050 : 100% de consommation d’énergie renouvelable, dans tous les secteurs (cf. graphique ci-dessous).

transition énergétique d'ici à 2050 via la consommation d'énergies renouvelables et électricité verte

Scénario d’une transition énergétique d’ici 2050 avec un mix électrique exploitant 100% d’énergies renouvelables
EUREC Publication 2019 – Myths and realities of renewable energy

L’intermittence n’est pas une barrière…

Parmi les arguments souvent évoqués contre les énergies renouvelables, on retrouve souvent celui de leur intermittence. C’est une caractéristique propre aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques, qui dépendent des conditions météorologiques. Il faut cependant bien avoir à l’esprit que les énergies renouvelables sont loin d’être exploitées à leur maximum. Pour ce faire, il faudrait un développement massif de ces dernières afin de générer l’effet de foisonnement. En augmentant la capacité de production de ces énergies (notamment du solaire dans les pays du sud et de l’éolien sur toutes nos côtes), nous exercerions une pression sur le réseau électrique. Certes une éolienne ne produit que lorsqu’il y a du vent… Mais en augmentant le nombre d’éoliennes sur l’ensemble du territoire, nous aurons de moins en moins besoin de solliciter les moyens de production exploitant les énergies fossiles.

Par ailleurs, de nombreuses technologies de stockage sont aujourd’hui à l’essai pour permettre justement de répondre au mieux à la demande en cas de pic de consommation.

Sans aller à la production d’électricité 100% renouvelable, il semble que des solutions optimales incluant du nucléaire et une part de centrales à gaz pour assurer des besoins en pointe puisse permettre d’avoir un mix énergétique du réseau électrique européen qui soit largement décarboné. Cela est important dans la mesure où la transition énergétique invite à consommer moins d’énergie finale en tout mais davantage d’énergie sous forme électrique.

 

Idée reçue n°11 : Les éoliennes et les panneaux solaires, c’est moche.

Peut être…

Pouvez-vous donner un point de vue objectif sur une œuvre de Picasso ? Difficile… Saviez-vous que la Tour Eiffel était destinée à être démontée après l’exposition universelle tant beaucoup de monde la trouvaient hideuse ? Et saviez-vous que l’on a longtemps considéré que les phares comme des éléments inesthétiques et non naturels pour le paysage marin ? Et si c’était simplement une question d’évolution dans nos perceptions des choses ?

En ce qui concerne les éoliennes, on se heurte exactement à la même question… Le tout est de savoir si l’on préfère supporter la vue des tours de refroidissement de centrales nucléaires, des grosses usines à gaz, ou bien la vue de parcs éoliens et de panneaux solaires… A nous de voir !

Sources :
Tout au long l’article : EUREC ; « Myths and realities of renewable energy »
[1] ADEME, Bilan GES 2023
[2] ADEME, Bilan GES 2023

 

Photo by Colin Watts & Ivan Bandura

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Le marché de l’électricité : entre flux physiques et conventions

Le marché de l’électricité : entre flux physiques et conventions

Le marché de l’électricité : entre flux physiques et conventions

Mise à jour le 24 mars 2023

« L’électricité ce n’est pas bien compliqué, c’est simplement du courant qui transite d’un point A à un point B ». Alors non, c’est un tout petit peu plus complexe que cela en fait. Et en plus, lorsque l’on parle d’électricité, il faut bien distinguer deux choses : les flux physiques (comment le courant arrive chez vous) et la réalité du marché (qu’est-ce que me vend un fournisseur d’électricité). Deux choses qu’il faut savoir différencier pour bien comprendre l’intérêt d’une offre d’électricité verte.

On va voir tout ça ensemble, ce n’est pas si complexe que ça au final : c’est parti.

Dans cet article, on reprend pour vous les bases de l’électricité physique, du marché et des conventions qui le régissent :

Les flux physiques d’électricité

Commençons d’abord par les flux physiques d’électricité. Tout au long de cet article, vous devrez bien garder deux choses à l’esprit :

  • 1 : premièrement, le courant électrique se déplace à une vitesse de 200 000 km par seconde en empruntant le chemin de moindre résistance. A cette vitesse il est possible de parcourir 5 fois le tour de la Terre en une seconde. Son flux est donc quasiment instantané et physiquement intraçable.
  • 2 : deuxièmement, l’électricité, une fois produite, ne se stocke pas à grande échelle. Il est donc nécessaire de la consommer instantanément.

Dans les faits, comment ça fonctionne ? Les producteurs injectent l’électricité dans le réseau ; les consommateurs la soutirent du réseau ; et entre les deux, les gestionnaires de réseau se chargent d’assurer correctement la liaison entre eux. En matière de flux physique, il est important de noter l’absence d’un acteur dont on entend pourtant souvent parler, c’est le fournisseur d’électricité. Il faut retenir qu’un fournisseur d’électricité ne fournit pas physiquement d’électricité.

Par ailleurs, l’électricité ne se stocke pas et se déplace quasiment instantanément. Pour ces raisons, vous pouvez comparer le réseau électrique à un élastique géant maintenu en tension par des millions de consommateurs et producteurs.

Ainsi, si trop d’électricité était injectée dans le réseau, on ne pourrait pas en mettre de côté et la consommer plus tard, elle serait perdue voire mettrait en danger l’équilibre du réseau électrique et risquerait de créer un black-out. De la même manière, on ne peut pas avoir plus de consommation que de production au risque d’endommager le réseau.

👉 Il faut que l’injection d’électricité dans le réseau (= production) soit en permanence EGALE au soutirage (= consommation).

 

LES FLUX PHYSIQUES D’ELECTRICTE

marché et flux physiques d'électricité
Les flux physiques d’électricité : en substance, 3 acteurs jouent un rôle essentiel
sur les flux physiques d’électricité

 

Vous êtes toujours avec nous ? Parfait, passons à la suite.

Le réseau électrique étant partagé entre tous et compte tenu des caractéristiques de l’électricité, il est impossible de déterminer un flux physique entre un producteur et un consommateur. Alors comment faire des échanges commerciaux ? Afin de contourner cette impossibilité physique de s’échanger un bien contre une somme d’argent, deux conventions distinctes et liées ont été créées. Elles permettent chacune de valoriser des caractéristiques différentes et complémentaires de l’électricité.

Attention ! Il ne faut surtout pas confondre ces conventions avec l’électricité physique. Cela risquerait de biaiser votre compréhension de ce qui est une offre d’électricité verte.

 

Les deux conventions valorisant l’électricité

1. La Responsabilité d’Equilibre

Sur le marché de l’électricité, la Responsabilité d’Equilibre (RE), c’est la convention qui valorise où et quand l’électricité est injectée dans le réseau.

👉 Selon la CRE, un responsable d’équilibre est une entreprise qui s’engage auprès du gestionnaire du réseau électrique Rte à financer le coût des écarts constatés a posteriori entre l’électricité injectée et l’électricité consommée au sein d’un périmètre d’équilibre.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Concrètement, les acteurs du marché, les responsables d’équilibre, jouent un jeu de déclaration auprès du réseau appelé « nomination ». Ils s’engagent vis-à-vis du réseau à ce qu’un volume d’électricité calculé à la louche soit injecté ou soutiré du réseau et qu’ils se sont mis d’accord commercialement avec un autre acteur du marché pour être équilibré sur une zone virtuelle appelée « périmètre d’équilibre ». Si le réseau constate une erreur, le responsable d’équilibre est sanctionné financièrement.

Et c’est là que le fournisseur d’électricité entre en scène ! Contrairement à ce que suggère son nom, le fournisseur ne fournit pas d’électricité, mais joue le rôle de responsable d’équilibre pour le compte de ses clients, les consommateurs finaux. Dans les faits, le fournisseur d’électricité va déclarer auprès de Rte un certain volume d’électricité, amené à être soutiré du réseau par ses clients. Il va également déclarer qu’il s’est mis d’accord avec un autre responsable d’équilibre (un producteur), pour qu’il déclare qu’un volume d’électricité correspondant sera bien injecté dans le réseau. Ainsi, ce dernier se retrouve équilibré virtuellement. De son côté, le gestionnaire du réseau Rte va donc s’assurer que les informations données par les deux responsables d’équilibre (le fournisseur et le producteur) s’accordent.

Finalement, il s’agit bien ici d’un commerce d’engagement à s’équilibrer sur le réseau auprès de Rte. C’est n’est donc en aucun cas du commerce d’électricité physique.

 

RÉALITÉ DU MARCHÉ, LA RESPONSABILITÉ D’ÉQUILIBRE

réalité du marché électrique la responsabilité d'équilibre
La Responsabilité d’Equilibre : les responsables d’équilibre s’assurent que l’injection d’électricité
dans le réseau sera égale au soutirage.

 

Attention ! Quand nous disions que c’est calculé « à la louche » ce n’est pas anodin. Cette définition de l’électricité n’intègre pas son origine ni sa provenance. Il est donc impossible d’utiliser cette convention pour tracer l’électricité, ni commercialement ni physiquement… Donc de valoriser la manière dont elle a été produite.

 

2. La Garantie d’Origine

Vient ensuite la Garantie d’Origine (GO). Elle complète la Responsabilité d’Equilibre en valorisant comment l’électricité est produite. Rappelons que cette dernière peut être produite à partir de 3 familles d’énergies : les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique, biomasse, géothermie), les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), et l’énergie nucléaire. Par ailleurs, la GO est aujourd’hui l’unique preuve légale en Europe de l’origine renouvelable de l’électricité.

Générée pour chaque MWh d’électricité produit à partir d’énergies renouvelables et injecté dans le réseau, la GO permet ainsi de connaître toutes les informations sur la qualité et l’origine de l’électricité produite : la technologie utilisée (solaire, éolienne, hydraulique, etc.), mais aussi la centrale de production, sa localisation, sa date de mise en service… En clair, la Garantie d’Origine c’est la carte d’identité de l’électricité.

Grâce à ces informations, le consommateur (vous et moi) peut choisir de consommer uniquement de l’électricité d’origine renouvelable et il peut même en choisir la provenance. En plus de sa fonction d’outil de traçabilité, la GO a une valeur pécuniaire. En effet les producteurs les revendent et ça leur permet de valoriser leur production d’électricité effectuée avec des énergies renouvelables et de financer la maintenance de leurs moyens de production existants et d’en développer de nouveaux. La Garantie d’Origine permet donc au consommateur d’afficher ses préférences et de faire bouger économiquement et environnementalement les choses.

 

RÉALITÉ DU MARCHÉ, LA GARANTIE D’ORIGINE

la garantie d'origine sur le marché pour valoriser comment l'électricité est produite

La Garantie d’Origine : via sa souscription à une offre d’électricité verte, le consommateur finance la maintenance et le développement des moyens de production exploitant les énergies renouvelables. En produisant 1 MWh d’électricité d’origine renouvelable, le producteur vend une garantie d’origine au fournisseur d’électricité verte.

 

Petits malins !

Lecteurs malins et attentifs que vous êtes, vous pourriez nous dire « oui, mais dans le premier paragraphe, vous avez dit que l’électricité n’était pas traçable ». Et vous avez raison ! En fait – et le schéma ci-dessus devrait vous aider à comprendre – physiquement parlant, même en souscrivant une offre d’électricité verte, vous consommez à la maison un mélange de toutes les injections dans le réseau (électricité verte et non verte). La GO, tout comme la RE, fonctionne donc sur le principe d’équivalence. La GO garantit que l’équivalent d’une consommation en électricité est produite à partir d’énergies renouvelables.

En conclusion, c’est là qu’il faut voir à grande échelle : plus nous serons nombreux à être demandeurs d’électricité d’origine renouvelable, plus cette dernière sera majoritaire dans le mix de production électrique. Et par la force des choses, les centrales à énergies fossiles tourneront moins. C’est dans ce sens que l’on pourra mener notre transition énergétique : privilégier les énergies renouvelables aura pour effet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre liés à la production de notre électricité !

 

Les 5 points à retenir de l’électricité physique et de la réalité de marché

  • L’électricité physique n’étant pas traçable, on ne peut pas directement en faire commerce
  • Un fournisseur d’électricité ne fournit pas d’électricité
  • La Responsabilité d’Equilibre valorise et quand l’électricité est livrée
  • La Garantie d’Origine valorise comment l’électricité est produite
  • Une offre d’électricité verte, c’est nécessairement une offre qui intègre des Garanties d’Origine.

 

Photo by Dina Lydia

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